


négligées
dans la plupart des lieux. De là vient que parmi tant d'historiens
ceux de la Grande-Bretagne sont les seuls qui parlent de notre Ordre.
Il se conservera néanmoins dans sa splendeur parmi les Ecossais à
qui vos Rois confièrent pendant plusieurs siècles la garde de leurs
personnes sacrées. Après les déplorables travers des Croisades,
les dépérissements des Armées Chrétiennes pendant la huitième et
dernière Croisade, le Grand Prince Edouard, fils de Henri III, Roi
d'Angleterre, voyant qu'il n'y avait plus de sûreté pour ses
Confrères, dans la Terre Sainte, d'où se retiraient les troupes
Chrétiennes, les ramena tous et cette colonie de Frères s'établit
en Angleterre. Comme ce Prince avait tout ce qui fait les Héros, il
aima les Beaux Arts, se déclara Protecteur de notre Ordre, lui
accorda de nouveaux privilèges et alors les membres de cette
Confraternité prirent le nom de Francs-Maçons, à l'exemple de
leurs ancêtres. Depuis ce temps-là, la Grande-Bretagne fut le siège
de nôtre Ordre, la conservatrice de nos Lois et la dépositaire de
nos Secrets.Les fatales discordes de Religion qui embrasèrent et
déchirèrent l'Europe firent dégénérer l'Ordre de la Noblesse de
son origine. On changea, on déguisa, on supprima
plusieurs de nos Rites et Usages, qui étaient contraires aux
préjugés du temps. C'est ainsi que plusieurs de nos Confrères
oublièrent, comme les anciens Juifs, l'esprit de nos Lois, et n'en
retinrent que la lettre et l'écorce. On a commencé à y apporter
quelques remèdes. Il ne s'agit que de continuer à ramener enfin
tout à sa première Institution. Cet ouvrage ne peut guère être
difficile dans un Etat où la Religion et le Gouvernement ne
sauraient qu'être favorables à nos Lois. Des Isles Britanniques,
l'Art Royal commence à repasser dans la France, sous le règne du
plus aimable des Roys dont l'humanité anime toutes les vertus et
sous le Ministère d'un Mentor qui a réalisé tout ce qu'on avait
imaginé de fabuleux. Dans ce temps heureux où l'amour de la Paix
est devenu la vertu des héros, la Nation deviendra le Centre de
l'Ordre. Elle répandra sur nos ouvrages, nos statuts, nos moeurs,
les grâces, la délicatesse et le bon goût, qualités essentielles
dans un Ordre dont la base est la Sagesse, la Force et la Beauté.
C'est dans nos Loges, à l'avenir, comme dans les écoles publiques,
que les Français verront, sans voyager, les caractères de toutes
les Nations et que les étrangers apprendront par expérience que la
France est la patrie de tous les peuples.
Patria Gentis Humanae "