L'or est en vous
mercredi 31 décembre 2014
mardi 30 décembre 2014
EMBLEMATA
Les livres d'emblèmes (emblemata), majoritairement illustrés de gravures sur bois ou métal connaissent un grand succès en Europe au XVIe et XVIIe siècle . Ils sont composés en général de trois parties
- Un titre (l'âme) souvent abscons et en latin inspiré de vers classiques , de versets bibliques ou de proverbes populaires , situé en tête.
- Une image (le corps) qui illustre le propos
- Un texte (l'esprit) qui élucide le sens caché ou donne la morale politique ou religieuse sous forme d'épigramme.
Vendus
par milliers, leur succès ne se démenti pas jusqu'au XVIIIe siècle
auprès des érudits. Ils sont très représentatifs de l'esthétique
baroque, des arts décoratifs , de la littérature et de
l'iconographie de cette époque qui s'inspire souvent de symboles
alchimiques.
Epigramme
célèbre.
L’autre
jour au fond d’un vallon,
Un
serpent piqua Jean Fréron
Que
croyez-vous qu’il arriva ?
Ce
fut le serpent qui creva.
Voltaire
lundi 29 décembre 2014
RAINER MARIA RILKE
« Rentrez en vous-même. Cherchez la raison qui, au fond, vous commande
d'écrire. […] Creusez en vous-même jusqu'à trouver la raison la plus
profonde. […] Et si de ce retournement vers l'intérieur, de cette
plongée vers votre propre monde, des vers viennent à surgir, vous ne
penserez pas à demander à quiconque si ce sont de bons vers. »
Rainer Maria Rilke Lettres à un jeune poète
vendredi 26 décembre 2014
jeudi 25 décembre 2014
mardi 23 décembre 2014
lundi 22 décembre 2014
samedi 20 décembre 2014
jeudi 18 décembre 2014
mercredi 17 décembre 2014
mardi 16 décembre 2014
CHARLOTTE SALOMON
Pour que l'étoile soit bonne tout est
affaire de couleur, de date et d'emplacement vestimentaire. Jaune - en 1943 - sur un manteau :
Charlotte Salomon a pu vérifier qu'elle attirait les ennuis. Elle avait pourtant cherché à fuir l'Allemagne et le nazisme mais
celui ci la rattrapa en France dans le sud. Elle y peignait ses
amis, ses doutes dans une suite colorée ; des choses très belles,
des choses de jeune femme sur une Histoire en pénombre, la guerre
dans des gouaches aux trouvailles graphiques. De bons français,
de méchants nazis décidèrent que -non- elle ne peindrait plus et
l'envoyèrent, du côté d'Auschwitz en Pologne. Enceinte , elle
sera vite gazée et ne peindra plus jamais, comme Anne Frank
n'écrira plus jamais. On ne saura pas ce qu'auraient pu devenir les
oeuvres déjà flamboyantes de ces jeunes femmes. Un journal, une
peinture nous parlent encore d'elles et de cette époque glauque.
Qui parlera de ceux qui n'ont pas peint et n'ont pas écrit ?
samedi 13 décembre 2014
vendredi 12 décembre 2014
jeudi 11 décembre 2014
mercredi 10 décembre 2014
lundi 8 décembre 2014
dimanche 7 décembre 2014
samedi 6 décembre 2014
vendredi 5 décembre 2014
mercredi 3 décembre 2014
mardi 2 décembre 2014
lundi 1 décembre 2014
samedi 29 novembre 2014
mercredi 26 novembre 2014
lundi 24 novembre 2014
dimanche 23 novembre 2014
vendredi 21 novembre 2014
jeudi 20 novembre 2014
ET JOSEPHINE
Sexe et pouvoir : une vieille histoire . Comme en France tout finit par des chansons, ces quelques ritournelles évoquent l' histoire torride de Napoléon
et Joséphine.
- « Marie-Galante... ».
Mademoiselle Tascher de la Pagerie nait dans les îles.
- « Ah ça ira, ça ira »
hurlent les mégères quand tombe la tête de son ex-mari dans le
panier. -1794- C'est la terreur : notre frère De Beauharnais est
plus court.
- « Osez, osez Joséphine »
fredonne Bonaparte qui découvre la volupté grâce aux mains expertes
de la belle créole. Elle ose mais ne l'aime pas et le trompe
hardiment.
- « Alexandrie-Alexandra ».
Napoléon est sur le Nil. Les Francs-maçons découvrent le sable
chaud, les
pyramides, les mystères d' Isis et Osiris... Un rite est en marche.
- « J'aurais
voulu être impétrattttrrrrice » Comédie musicale. Grosse
production, casting énorme, notre Dame, le pape, toute la jet-set .
- « Qui
saura, qui sauraaa ? » qui saura si Napoléon Joséphine ont
été initiés. Elle, en tout cas devient grande Maitresse des loges
d'adoption.
- "Je
m'voyais déjà en haut de l'affiche. » L'ambiance retombe.
C'est la répudiation pour cause de non-bébé.
- « Une
îîîlllleeeee entre le ciel et l'eau » . Elle meurt quand il
est à Elbe. Lui, à Sainte-Hélène un peu plus tard. Décidément
les îles....
- «
Mon fils, ma bataille » hurle sa fille Hortense sous la douche.
Son fils à elle sera Empereur comme tonton. Côté bataille, on entonnera
« Aux armes et caetera » mais c'est une autre histoire...
samedi 15 novembre 2014
NAPOLEON
Un jour il faudra que je me débarrasse
de Napoléon, de son aura, de ses batailles et de l'épopée
savamment ré-écrite et orchestrée. Je sais : la guerre d'Espagne,
les morts d'Eylau, les blessés abandonnés, le despote. Je sais :
l'esclavage rétabli, Toussaint Louverture, la presse muselée, la
police de Fouché. Je sais tout cela et le reste. Pourtant je
n'arrive pas à gommer Bonaparte de mon imaginaire. Ce général né
de la Révolution fourvoyée, engluée dans la terreur, consommant l'
échec du peuple souverain. Ce « despote éclairé »
attendu par les philosophes des lumières (qui se fichaient comme de
l'an 40 de la démocratie) - C'est lui ! -
Ce chat botté apporte aux peuples
qu'il libère en même temps qu'il les envahit le sentiment
patriotique et donne au passage une colonne vertébrale au pays.
Rien de rationnel ici, mais j'aime l'idée d'un jean-foutre qui tient
tête aux emperruqués de l'ancien régime arrimés à leurs
privilèges ; qui met à la tête de ses divisions des généraux
de vingt ans . J'aime cette idée ou cette chimère
révolutionnaire : « Carrière ouverte au talent ...» Dommage ! Plus tard il la
pervertit et reprend à son compte ce qu'il a mis à bas :
noblesse de pacotille, cour de parvenus, système clanique, pouvoir
sans partage. Ne refaisons pas l'histoire et n'oublions pas que la
Franc-maçonnerie était un des piliers de l'Empire, ( Même si les
maçons prompts à s'enflammer verront ensuite en lui un tyran) ...que celle ci ne renaitra qu'avec le second Empire et la troisième
République. Butinons , les abeilles. Rendons à César ce qui est à
César et à
Gadlu ce qui est à Gadlu.
mercredi 12 novembre 2014
mardi 11 novembre 2014
PRIERE POUR UN CRÂNE
ou dans la boue
petits tas d'os, mêlés de pluie .
« Ne pleurez pas ! Nous pleurerons pour vous »
Fuyez à toutes jambes, dormez dans vos trous,
riez à pleine gorge, carcasses de feu qui ne
voyez plus - coupées en deux -
bûches blanches de suie
et noires...
« Ayez pitié de nous ! » qui n'avons pas pu.
Peut être nous pardonnerons vous d'être
morts pour rien, dans le froid, l'azur,
dans le ciel d'été d' une rafale bleue, si lointaine déjà.
Vous reviendrez, Teutons édentés,
Anglais aux bols ronds, Français de garance
Sénégalais de France
ou Chinois parcheminés et vous danserez dans
la jeunesse ensanglantée de vos vingt ans.
Nous vous regarderons boire du mauvais vin,
fourailler la Madelon, déjà morte de vous attendre.
Vous reviendrez dans ce cabaret - et -
silencieusement, vous tirerez une machette
d' une musette ou d'une manche.
Nous ne dirons rien, nous ne verrons ...
ni votre sourire étrange,
ni l' épais sang noir , qui coulera
du crâne blanc - vieux sang bourgeois -
nous ne crierons pas quand vous vengerez
vos femmes seules
les chevaux éventrés
les boyaux dans vos mains
tout en retirant
... votre langue de vos narines.
les chevaux éventrés
les boyaux dans vos mains
tout en retirant
Ainsi soit-il. Ciril. K
lundi 10 novembre 2014
dimanche 9 novembre 2014
samedi 8 novembre 2014
jeudi 6 novembre 2014
mardi 4 novembre 2014
dimanche 2 novembre 2014
vendredi 31 octobre 2014
VOIE FERREE
A chacun sa voie. Si vous aimez le monde, vous n'aimerez pas celle ci. Les voies ferrées désaffectées quadrillent le territoire, échelles horizontales traversant des espaces et des époques oubliés. Petites gares du bout du monde, rails envahis par l' herbe , ballasts à l'odeur si particulière ; le paysage résonne encore des départs, des retrouvailles, des sifflements, des cris d'enfants et de bestiaux. Tout ceci sent la fumée, la guerre, le temps qui passe. Les rails se rejoignent à l'infini. - Dit-on ? - Peut-être, à notre tour révolus, nous rejoindrons nous aussi à l'infini ?
mercredi 29 octobre 2014
NANCY
Notre curieuse manière de voyager, nous emmène le plus rapidement possible d'un point à un autre pour voir ce que les guides nous vantent. De retour au bercail et selon son oeil on peut dire : Nancy est une ville magnifique, la place Stanislas, les grilles, les fontaines, la vieille ville... ou dire: le centre ancien de Nancy est magnifique, mais pour accéder à ce joyau il faut emprunter - comme partout - moult rocades engluées de supermarchés, de zones pavillonnaires, de cités sans âmes, de friches, de bâtiments hétérogènes, d'échangeurs crépusculaires... On peut y voir la beauté du monde ou son agonie. On peut se croire voyageur mais n'être que touriste. On peut se croire acteur de sa vie et n'être qu'une ombre. On peut comme Jacques Callot préférer l'eau forte - l'acide - au burin, graver les misères de la guerre plutôt que des scènes galantes. A chacun sa vision, à chacun ses oeillères.
dimanche 26 octobre 2014
ARBRE ET PASSERELLE
Pourquoi - cet été - ai-je dessiné sur la même page de mon carnet un arbre et une passerelle ? Je n'en sais rien. Dans ce village de Haute-Saône la route passait devant ce bel arbre qui relie la terre et le ciel, puis bifurquait pour se transformer en chemin. Celui ci menait à cette passerelle étroite enjambant la rivière. Juste à coté un gué peu engageant permettait aussi de passer d'une rive à l'autre. On pouvait choisir la voie sèche ou la voie humide, envisager l'alchimie après avoir disserté sur l'horizontalité et la verticalité, les éléments, le passage... Pourquoi ai-je choisi de traiter l'un en noir et blanc, l'autre en couleur ? Je n'en sais rien. Les questionnements comme les voyages commencent au bout de la rue.
mardi 21 octobre 2014
lundi 20 octobre 2014
vendredi 17 octobre 2014
jeudi 16 octobre 2014
LUNEVILLE
Il y a des surprises dans les voyages. On n'attend rien d'un endroit car l'on n'en sait rien. Lunéville fait partie de ces surprises. Le château véritable "Versailles Lorrain", fut transformé par Louis XV en caserne. Il nous présente deux faces très distinctes. L'une sur jardin, l'autre sur cour. Dans cette dernière trône la statue du général Lasalle. Souvenez vous ; ce hussard qui chargeait la pipe à la main. Il casse la sienne à Wagram quatre trop tard, ayant déclaré " Un hussard qui n'est pas mort à 30 ans est un jean-foutre. " Il en a 34. Il écrit à sa femme: « Mon cœur est à toi, mon sang à l’Empereur, ma vie à l’honneur ». Ces sabreurs de l'Empire avait quand même du panache. Le lieu racheté par le conseil général en 2001 sert de lieu d'expositions et se remet d'un violent incendie. Des salles aux plafonds crevés, aux peintures détrempées mettent en scène des photos, dessins, installations. Difficile alors de lutter contre ce formidable écrin.
Laissons le mot de la fin à Lasalle :
« C’est déjà un plaisir assez grand que celui de faire la guerre ; on est dans le bruit, dans la fumée, dans le mouvement ; et puis quand on s’est fait un nom […], quand on a fait fortune, on est sûr que sa femme et ses enfants ne manqueront de rien ; tout cela est assez. Moi je puis mourir demain »
mercredi 15 octobre 2014
RONCHAMP
Ronchamp, hier vieille cité minière aujourd'hui lieu de pèlerinage. On y célèbre selon sa foi la Vierge, ou Le Corbusier l'athée. Arrimé à la colline un vaisseau de béton blanc témoigne de son génie. Sollicité à la sortie de la guerre par des évêques inspirés le poète de l'angle droit, prouve qu'il sait aussi manier la courbe à l'emplacement de l'ancienne chapelle détruite. Récemment Renzo Piano (Beaubourg) se voit confier par des Clarisses la mise en forme de leur nouveau lieu de prière. Il y parvient en encastrant les deux strates du bâtiment dans la colline sacrée. Devenu invisible, celui ci abrite quelques soeurs accueillant les pèlerins mais rappelle à notre frileuse époque qu'un lieu chargé d'histoire, de foi, d'art peut évoluer, s'enrichir, vivre.
dimanche 12 octobre 2014
CET ETE DANS L'EST
Il est déjà loin l' été, celui là et celui de ton enfance. La lumière est à l'Est, on le sait. Elle est aussi dans les bois, éclatante de solitude. Un banc, un carnet de croquis sur les genoux -Il pleut- La petite rivière qui va de là bas à là bas s'arrête un instant et te murmure des mots sombres. Les arbres plongent leurs regards dans les eaux troubles, la source muette te parle du passé. Les cygnes, glissant SSssssss... - inquiétante escadre noire - observent et passent, emportant l'ombre noyée des Teutons et des martyrs. Ciril.K
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