jeudi 31 décembre 2020

LES DOLCINIENS

 "Tout est pur pour les purs. Mais pour ceux qui sont souillés et qui n'ont pas la foi, rien n'est pur.  Leur conscience et leur esprit même sont souillés"   Saint-Paul


L'église catholique n'a jamais trop aimé que l'on remette en cause le dogme officiel. Ainsi les Parfaits Cathares furent-ils brulés au pied de Montségur par le bon roi Saint Louis comme les Fraticelles et les Dolciniens jugés hérétiques furent poursuivis, torturés et passés au brasero... Fra Dolcino, instigateur du mouvement, qui mena une insurrection populaire en Italie du Nord vers 1300 -lui- fut castré, démembré  et ses restes ainsi que ceux de son épouse mis au bûcher.  Inspirée des préceptes franciscains, cette "hérésie" est évoquée dans le Nom de la Rose d'Umberto Ecco (mis en images par Jean Jacques Annaud) à travers les personnages du frère Remigio de Varagine et de son servant Salvatore, difforme, inculte et brassant les langues... "No lo sabe, Magnifico. Stupido"... qui souffle sur son brasier lors de son exécution. 

Pourtant - refus de la hiérarchie ecclésiastique, retour aux idéaux de pauvreté et d'humilité, refus du système féodal, organisation d'une société égalitaire y compris entre les sexes, de partage et respect mutuel, libérée de toute contrainte et tout assujettissement... Pas de quoi fouetter un moine. Non ? 

Allez les amis !    "Pénitenziagite". Bonne repentance à tous... et à l'année prochaine.






lundi 28 décembre 2020

LES MISÉRABLES

 


Avec ce roman Victor H.  tape très fort. A rebours de ses pairs il passe de la notabilité à l'idéalisme, du conservatisme à la république, de l'indifférence à la compassion. Le petit peuple ne s'y trompe pas qui en fait son héros, se reconnaissant en Valjean, Fantine,  Cosette, Gavroche, Fantine, Marius et peut-être aussi en Javert et Thénardier... Hugo, trop partisan de l'ordre, n'est pas prêt en 1848 à achever son roman épique, historique, social et romantique, entrepris sur fond de barricades des trois Glorieuses. Il lui faut l'exil de Guernesey, la proscription, le sentiment de l'accomplissement, peut-être le parfum de l'éternité... et les fantômes des soldats de l'an 2 du côté de Waterloo pour l'achever en 1865. Conscient d'accomplir un chef-d'œuvre l'écrivain en assure la promotion... Il y a toujours des misérables aujourd'hui mais quel idéal, quel récit les animent ? Qui est le peuple de France et quel est son Hugo ? Je n'ai pas la réponse.



lundi 21 décembre 2020

ĖCO-ANXIĖTĖ


























"Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes".                                Bossuet.

samedi 19 décembre 2020

HOLD-UP ET LAURENT ALEXANDRE



En guise de bonus au phénomène automnal et complotiste: "Hold Up", je vous conseille la conférence de Laurent Alexandre à l'endroit des futurs cadres de la nation: polytechniciens, normaliens, centraliens (2019). A l'initiative de la très HEC Amélie de Monchalin, le créateur de Doctissimo vient exposer ses thèses trans-humanistes. Mais si, vous savez ! ... le mariage de l'intelligence artificielle et des biotechnologies, l'homme augmenté, parfait, immortel, les technologies numériques pour lutter contre la mort, la maladie, la souffrance, le handicap... théorisés par les gros QI: Luc Ferry, Jacques Attali, Elon Musk, Gertrude le cochon et sa puce dans le cerveau. Son envolée sur la classe supérieure à  la haute intelligence, le "capitalisme cognitif", l'ère de la nouvelle classe dirigeante face à la bêtise avérée des gilets jaunes à la traine pour 100 ans... vaut son pesant de "Soylent Green". Le millénariste affirme s'être fait piéger par Hold Up qui n'a retenu que quelques morceaux choisis. Faites vous votre idée. Offrez-vous la version longue. Enfin -moi- si je faisais Koh Lanta, j'aimerais autant ne pas être dans l'équipe de Luc Ferry, Jacques Attali et Laurent Alexandre. Côté débrouillardise je les sens pas trop...

"Avec le trans-humanisme, un nouveau paradigme religieux émerge: ce n'est plus le renoncement de l'athée qui se voit seul dans l'Univers, c'est l'affirmation fière de ce que l'homme peut tout faire y compris créer du vivant et se recréer lui-même"      Laurent Alexandre.





dimanche 6 décembre 2020

BASQUIAT

Au milieu des années 70, dans le New York déserté par les blancs, au bas des immeubles lézardés de Brooklin cernés de poubelles, une jeune génération cosmopolite et oubliée tente de renverser les codes esthétiques. Les graffitis envahissent les portes, les murs, les rames de métro à défaut d'intéresser les galeries.  Sous le pseudo de SAMO / "Same old shit" (en collaboration avec Al Diaz) Jean-Michel Basquiat jeune noir américain d'origine portoricaine et haïtienne invente un langage mêlant texte et dessins enfantins, graffitis de clandestins, gribouillis... Son itinéraire est classique: rue, galères, meublés, clubs de SoHo en pleine vague punk, hip-hop, rasta, et scène underground. Le succès se pointe, puis Andy Warhol qui se prend d'amitié pour le jeune homme. Le cocktail final n'est pas moins classique: succès, argent, alcool, drogue dépression, mort par overdose à 27 ans. Ne serait-ce que cela l'art ? Avoir sa place au soleil ? Basquiat a rejoint Hopper, Pollock, Rauschenberg, Lichenstein, Haring et quelques autres au cimetière des peintres américains qui n'ont pas changé le monde. Ses œuvres se vendent en millions de dollars, trônent au musée ou sur les murs des milliardaires. Toujours..." la même vieille merde" 


vendredi 4 décembre 2020

VGE ET LES ANNÉES 70

 


Comme les dinosaures VGE s'en est allé, inadapté au ciel obscurci, au sol mouvant et aux maladies d'un autre millénaire. Il aura marqué les années 70, celles de mes 18 ans, du bac, des copains, des boums improvisées et des virées en mob. Les trente glorieuses s'essoufflent, le pétrole manque mais pas les idées, le chômage flambe... L'homme à l'accordéon et à la particule rafle la mise en 74 - Ah, le monopole du cœur - et fait passer quelques lois courageuses sur la majorité, le divorce, l'IVG, la contraception... Homme à femmes, il sait ce qu'il leur doit. Puis il s'empêtre dans le tapis de la com : Giscard à la plage, Giscard fait du ski, Giscard fait du foot, Giscard s'invite chez les français avant d'aller chasser le  buffle en Afrique... jusqu'au départ raté. Voulant remiser le costume empesé de Pompidou et De Gaulle, il l'endosse à son tour. L'ambiance rallye porte de la Muette et loden à Sciences-po est à son comble. En 81 Le canard déchainé, les diamants, Coluche, Chirac et Mitterrand feront vaciller l'homme au grand front. Non, vraiment !... à 18 ans "jeune et giscardien" m'apparaissait comme l'horizon indépassable de l'oxymore. Reste aujourd'hui l'image touchante du vieil homme qui n'a pas compris le désaveu du peuple, vécu comme un affront et le sentiment d'une insouciance à jamais envolée. Tiens, je vais aller me réécouter pop-corn, Saint-Preux le "Jean Sébastien Bach des seventies",  prendre une bouffée d' Oxygène, brailler le chanteur avec Balavoine... et me finir avec Manset - qui dans ces années heureuses pose déjà comme postulat - On voyage toujours en solitaire.




mercredi 2 décembre 2020

ANNE SYLVESTRE

La Maumariée nous a quitté hier à 86 ans. Vous le saviez, vous qu'Anne Sylvestre avait écrit cette chanson - paroles et musique pour Reggiani ? Moi, je l'avais oublié. Quel jardin de fleurs nous fera oublier la belle noyée et son irrémédiable péché ? Une figure singulière de la chanson française s'en est allée rejoindre Trénet, Montand, Brassens, Brel, Higelin, Ferré, Vanderlove, Gréco, Barbara... Libre, elle a chanté les femmes, les gens qui doutent, les hommes et leurs travers, tout en les trouvant beaux et susurré des fables  aux enfants... Ne faites pas de bruit - petit loir, gentille marmotte. Chuuttt. Ne réveillez pas la reine qui dort maintenant  "... qui dort, cachée dans une grotte, un trou dans la terre... Entre des draps de mousse, elle dort tout en rêvant.  Elle dort, dort jusqu'au printemps ..."