- Passant, qu’es-tu ? je te connais.
Mais, étant spectre, ombre et nuage,
Tu n’as plus de sexe ni d’âge.
-Je suis ta mère, et je venais !
- Et toi dont l’aile hésite et brille,
Dont l’œil est noyé de douceur,
Qu’es-tu, passant ? - Je suis ta sœur.
- Et toi, qu’es-tu ? - Je suis ta fille.
- Et toi, qu’es-tu, passant ? - Je suis
Celle à qui tu disais : Je t’aime !
- Et toi ? Je suis ton âme même. -
Oh ! cachez-moi, profondes nuits !
Mais, étant spectre, ombre et nuage,
Tu n’as plus de sexe ni d’âge.
-Je suis ta mère, et je venais !
- Et toi dont l’aile hésite et brille,
Dont l’œil est noyé de douceur,
Qu’es-tu, passant ? - Je suis ta sœur.
- Et toi, qu’es-tu ? - Je suis ta fille.
- Et toi, qu’es-tu, passant ? - Je suis
Celle à qui tu disais : Je t’aime !
- Et toi ? Je suis ton âme même. -
Oh ! cachez-moi, profondes nuits !
Victor Hugo Les Contemplations juin 1855