mardi 29 mars 2016

DECAUX ET MICHELET



Encore un mensonge. Les "immortels" ne le sont pas autant qu'ils le prétendent. Alain Decaux nous a quitté durant ce week-end pascal. Il faut réécouter l'émission "Radioscopie" où Chancel l'interroge sur son oeuvre, sur sa notoriété, les honneurs, l'écriture, la télé... et Dieu dans tout cela !? En 1979 Decaux, futur "frais académicien" élégant, intelligent, distancié, parle de lui  de sa passion, de son histoire, de l'Histoire. A l'heure où cette discipline est menacée de devenir optionnelle dans les programmes scolaires ; à l'heure paradoxale où les français (en quête d'eux mêmes?) ne s'y sont jamais autant intéressés, le créateur avec Castelot et Lorenzi de "La caméra explore le temps"  nous quitte pour un autre présent. Les historiens restent peu dans les mémoires. Qui lit Lavisse de nos jours? Le passé se réécrit tous les 50 ans avec d'autres yeux. Pourtant, un historien échappe à la règle: Michelet, en qui Decaux voit au delà du spécialiste, un visionnaire et un poète. Ne vous fiez pas aux apparences. Ce monsieur en redingote n'est pas un vieux barbeau ennuyeux du XIXe , banquier, bourgeois, politicard rougeaud habitué des commisses agricoles, boutiquier ou saute ruisseau. C'est "The Historienpersonnage à la pensée surprenante -moderne. Ce n'est pas un simple chroniqueur, érudit, féru de dates, gris comme ses livres. Il mange l'histoire, nage dans l'histoire, la survole comme un Dieu, la dévore. Son style est à l'opposé d'un Chateaubriand écrivain horizontal et glisseur. Que restera t-il d'Alain Decaux - le conteur - qui a bien oeuvré, dans 100 ans ? Dans l'immortalité ? Je n'en sais rien... Peut-être discute t-il avec Michelet  - mais ceci est une autre histoire...

jeudi 24 mars 2016

CARRE SATOR



Les carrés magiques existent sous différentes formes, différentes tailles, à base de lettres ou de chiffres. Ils font alors des additions... magiques. Autour du texte, le Carré Sator est le plus célèbre. Cinq sur cinq. Il y est question - en latin- de laboureur, de charrue, de travail, de roues... Il se lit de gauche à droite, de droite à gauche, de haut en bas, de bas en haut.  It's "the" super palindrome, chargé de sens. C'est aussi l'un des plus anciens. Redécouvert à Pompeï après ensevelissement en 79 ap.J.C, il apparait ailleurs en Europe gravés sur des pierres ou des linteaux. Certains y décèlent un signe de ralliement chrétien par le T eneT en croix, ou une indéniable influence juive, d'autres un serpent, et dans l' anagramme de ses 25 lettres un  double Pater Noster enrichi de l'Alpha et l'Omega. Le mystère de ce cryptogramme reste pourtant épais. Le plus grand mystère à mon sens est la passion et l'obstination que mettent ses adorateurs à le décoder. Peut être la même qui nous pousse à trouver l'origine de la vie, prouver l'existence ou la non existence de Dieu, expliquer la création du monde : un mélange de saine curiosité, d'une soif de connaissance, d'élan mystique, saupoudrés d'un... soupçon d'orgueil.

lundi 21 mars 2016

JEUX INTERDITS


" Maintenant je suis devenu la Mort,
 le destructeur des mondes."

Denis Opppenheimer citant Bhagavad-Gita


mardi 8 mars 2016

PAUVRE MOZART - PAUVRE MISERE



Cela fait partie du contrat: un artiste  doit en baver. En 1791 - Mozart 35 ans , malade, meurt  enterré promptement comme un gueux dans la fosse commune sans messe ni musique. Un drap blanc, une couche de chaux, une couche de terre, 4 couches de macchabées, 16 en tout dans le trou , 5 personnes qui l'accompagnent en dehors de la ville, dont Saliéri et ... basta! Alors oui, les consignes d'hygiène ; oui l'enterrement de 3ème classe courant à l'époque, mais d'autres artistes de moindre importance ne connaissent pas la même fin, pris en charge par de "grands protecteurs". Durant sa courte existence, le pire ennemi de Mozart est Mozart lui même : insolent, puéril, imprévisible, dispendieux, joueur, endetté et ce qui n'arrange rien dans la Vienne du XVIIIe...  Franc Maçon, pétri des idées des lumières ! Peu secondé de surcroît par sa femme Constance qui ne prend pas la pleine mesure de son génie, il méprise la noblesse qui le lui rend bien. Les noces de Figaro jugées subversives sont interdites. Il rédige ses livrets en allemand, elle les préfère en italien. Mozart - c'est un comble ! n'a pas su "composer" avec les puissants qui réclamaient des ronds de jambes. Nous n'avons pas son crâne et ses tibias -tant pis.  Nous avons ses symphonies, Dom Juan et le Requiem. Voilà pour le passé ! Faisons le pont avec le présent pour que les choses prennent un sens. Demandons nous si le petit jeu de la noblesse, des privilèges et rubans de l'ancien régime, du bel esprit et du paraitre ne prévaut toujours pas dans notre belle république. Le mérite, le talent - le génie ont ils supplanté la naissance, le patrimoine, les réseaux ?  N'avons nous pas substitué à la noblesse de robe et d'épée, celle des grands corps d'état, des ayant droit, de l'argent ? Vassalisés aux rois de la finance, aux chevaliers d'industrie, aux barons de la mistoufle, aux roitelets du Paf et autres marquis de Carabas nous avons troqué le jabot contre la Rolex. Bling-Bling ! La princesse de Clèves est morte, vive la princesse Tam-Tam. Avant de "fuguer" à notre tour pour je ne sais quelle fosse commune demandons nous où est la véritable aristocratie ? Allez Mozart "l'Enchanteur", une petite flûte, la dernière pour la route....


 







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