dimanche 25 septembre 2016

LA NUEVE





C'est un roman graphique - autrement dit une grosse bande dessinée où le récit a le temps de se déployer. En 313 pages l'auteur Paco Roca relate un épisode mal connu de la seconde guerre mondiale. Celui des républicains espagnols réfugiés en France et contraints après l'armistice de rentrer en Espagne, d'être internés (Machado mort en 39 à Collioure), d'intégrer la légion étrangère ou de rallier la France Libre. Deux mille d'entre eux la plupart anarchistes, communistes, socialistes, tous hostiles à Franco et au fascisme rejoindront la 2ème DB de Leclerc  et 146 (sur 150) constitueront la neuvième compagnie (la nueve) sous les ordres du français Dronne. Ils combattront l'Afrika Korps en Tunisie et seront les premiers à entrer dans Paris libéré. Dans leur cœur le secret espoir qu'après l'Allemagne délivrée du joug nazi viendra le tour de l'Espagne... On connait la suite ! 
Le récit se développe au gré de la mémoire d'un vieux combattant aigri Miguel Campos  qui retrouve le sourire,  la fraternité et l'honneur sous le feu des questions d'un jeune chroniqueur venu l'interroger. C'est chez Delcourt Mirages, préfacé par Anne Hidalgo. C'est du bel ouvrage.

dimanche 18 septembre 2016

jeudi 15 septembre 2016

LES SOUVENIRS




Il ne faut pas retourner sur les lieux que l'on a adoré. Pas plus sans doute qu'il ne faut quarante ans plus tard refaire des "cabrioles" avec le flirt de ses dix huit ans... Le chemin d'alors ne menant nulle part, route de l'enfer, le col, faille dans les écailles du monstre, lente descente vers le village statufié, les marches titanesques de calcaire comme un rideau de scène de géants - mène aujourd'hui quelque part. Le village abandonné d'Aragon, aux toitures crevées, au lugubre clocher, aux folles terrasses d'herbe jaune, a fait place à un village propret, restauré. La poésie, le mystère et sa population enfuie l'ont abandonné, remplacés par le silence, les volets et les portes closes,  celles des propriétaires absents. Restent le coup d'œil, les sangliers fugaces se risquant en plein jour sous les pommiers, l'aboiement du chien, un chat affamé et le vent qui emporte tout.

lundi 12 septembre 2016

VICTOR & HUGO




 ... sont dans un bateau. On ne présente plus le génie protéiforme : poète, romancier, dramaturge, homme politique, séducteur, dessinateur, grand regardeur... Deux questions pourtant, l'une à Victor l'autre à Hugo.
-Pourquoi, alors que  déjà  "monstre reconnu" académicien et pair de France, vous acheminant vers une notabilité des lettres, ne publiez vous rien d'intéressant entre 1841 et 1851,  n'accouchant du  pan cyclopéen de votre œuvre qu' une fois en exil ?  "Les Contemplations" - "Les Châtiments" - "La Légende des siècles"- "Les Misérables" (travail commencé sous Louis Philippe) - "Les travailleurs de la mer"- " L'homme qui rit" - "Quatre vingt treize" devenant non plus l'écho d'une voix mais ... une voix. L'acte créatif exige t-il l'adversité  et meurt -il de respectabilité ?
-Pourquoi, bien qu'approché plusieurs fois par les francs-maçons, qui voient en vous un "frère sans tablier" refusez vous catégoriquement d'être initié ? (votre père l'était...) Pour garder votre indépendance, pour ne pas être récupéré , ou ne pardonnez vous pas aux frères d'avoir crié vive la République en 1848 et vive l'Empereur dans la foulée? 

CLAUDE-JEAN PHILIPPE...DERNIÈRE





samedi 10 septembre 2016

CARTE POSTALE




" Chère Mamie. Ici tout va bien. Je suis en colo à Gardanne près de Marseille et il fait très beau. Le ciel est bleu, la mer est rouge et les poissons orange. On se baigne tous les jours dans la calanque où l'eau est super chaude à cause du gros tuyau.  Je me suis fait plein de copains et copines. Ici c'est l'aventure, comme à Koh-Lanta, dans la nature sauvage et mystérieuse. Il n'y a que quelques maisons blanches, et en tout petit une usine qui fabrique de l'aluminium, je crois. Tu vois c'est chouette les vacances. Les monos disent qu'on a pris des couleurs.     Je t'embrasse ."         

                                                     Ton Riri qui t'aime.

jeudi 8 septembre 2016

LES TROIS LANCIERS DU BENGALE



Tout y est : la virilité, la mâle amitié, le sacrifice du héros, la rédemption du lâche, la recherche du père... Les hommes sont de vrais hommes, les fourbes sont très fourbes donc barbus, la femme est belle donc intrigante, les anglais le sont plus que jamais, sanglés dans leurs principes. Le colonel est bourru mais au grand cœur malgré les apparences. Il incarne les vertus britanniques, celles qui font qu'une poignée d'hommes maintient 300 millions d'indiens en ordre serré... Il s'agit d'un western colonial ! Seule différence : les hindous remplacent les sioux. C'est en noir et blanc, signé Henri Hathaway et Gary Cooper incarne le beau lieutenant Mc Gregor. Ce film de 1935 faisait encore les beaux dimanches de l'ORTF dans les années 60 et nous faisait pleurer avec ma sœur. Je l'ai revu dimanche dernier. C'est délicieusement démodé, mais c'est bbbiiieennnn... Celui dont la mâchoire ne tressaille pas devant le cheval  sans cavalier de Mc Gregor, décoré à titre posthume est une brute...