jeudi 20 novembre 2014

ET JOSEPHINE







Sexe et pouvoir : une vieille histoire . Comme en France tout finit par des chansons, ces quelques ritournelles  évoquent l' histoire torride de Napoléon et Joséphine.
- « Marie-Galante... ». Mademoiselle Tascher de la Pagerie nait dans les îles.
- « Ah ça ira, ça ira » hurlent les mégères quand tombe la tête de son ex-mari dans le panier.  -1794- C'est la terreur : notre frère De Beauharnais est plus court.
- « Osez, osez Joséphine » fredonne Bonaparte qui découvre la volupté grâce aux mains expertes de la   belle créole. Elle ose mais ne l'aime pas et le trompe hardiment.
- « Alexandrie-Alexandra ». Napoléon est sur le Nil. Les Francs-maçons découvrent le sable chaud, les pyramides, les mystères d' Isis et Osiris... Un rite est en marche.
- « J'aurais voulu être impétrattttrrrrice » Comédie musicale. Grosse production, casting énorme, notre Dame, le pape, toute la jet-set .
- « Qui saura, qui sauraaa ? » qui saura si Napoléon Joséphine ont été initiés. Elle, en tout cas devient grande Maitresse des loges d'adoption.
-  "Je m'voyais déjà en haut de l'affiche. » L'ambiance retombe. C'est la répudiation pour cause de non-bébé.
- « Une îîîlllleeeee entre le ciel et l'eau » . Elle meurt quand il est à Elbe. Lui, à Sainte-Hélène un peu plus tard. Décidément les îles....
- « Mon fils, ma bataille » hurle sa fille Hortense sous la douche. Son fils à elle sera Empereur comme tonton. Côté bataille, on entonnera « Aux armes et caetera » mais c'est une autre histoire...

samedi 15 novembre 2014

NAPOLEON


























Un jour il faudra que je me débarrasse de Napoléon, de son aura, de ses batailles et de l'épopée savamment ré-écrite et orchestrée. Je sais : la guerre d'Espagne, les morts d'Eylau, les blessés abandonnés, le despote. Je sais : l'esclavage rétabli, Toussaint Louverture, la presse muselée, la police de Fouché. Je sais tout cela et le reste. Pourtant je n'arrive pas à gommer Bonaparte de mon imaginaire. Ce général né de la Révolution fourvoyée, engluée dans la terreur, consommant l' échec du peuple souverain. Ce « despote éclairé » attendu par les philosophes des lumières (qui se fichaient comme de l'an 40 de la démocratie)  - C'est lui ! -
Ce chat botté apporte aux peuples qu'il libère en même temps qu'il les envahit le sentiment patriotique et donne au passage une colonne vertébrale au pays. Rien de rationnel ici, mais j'aime l'idée d'un jean-foutre qui tient tête aux emperruqués de l'ancien régime arrimés à leurs privilèges ; qui met à la tête de ses divisions des généraux de vingt ans . J'aime cette idée ou cette chimère révolutionnaire : « Carrière ouverte au talent ...»  Dommage ! Plus tard il la pervertit et reprend à son compte ce qu'il a mis à bas : noblesse de pacotille, cour de parvenus, système clanique, pouvoir sans partage. Ne refaisons pas l'histoire et n'oublions pas que la Franc-maçonnerie était un des piliers de l'Empire, ( Même si les maçons prompts à s'enflammer verront ensuite en lui un tyran) ...que celle ci ne renaitra qu'avec le second Empire et la troisième République. Butinons , les abeilles. Rendons à César ce qui est à César et à Gadlu ce qui est à Gadlu.

mardi 11 novembre 2014

PRIERE POUR UN CRÂNE


Chers soldats qui êtes aux cieux,
ou dans la boue
petits tas d'os, mêlés de pluie . 
« Ne pleurez pas ! Nous pleurerons pour vous »
Fuyez à toutes jambes, dormez dans vos trous,
riez à pleine gorge, carcasses de feu qui ne
voyez plus  - coupées en deux -
bûches blanches de suie
et noires...
« Ayez pitié de nous ! »  qui n'avons pas pu. 
Peut être nous pardonnerons vous d'être
morts pour rien, dans le froid, l'azur,
dans le ciel d'été d' une rafale bleue, si lointaine déjà.
Vous reviendrez, Teutons édentés,
Anglais aux bols ronds, Français de garance
Sénégalais de France
ou Chinois parcheminés et vous danserez dans
la jeunesse ensanglantée de vos vingt ans.
Nous vous regarderons boire du mauvais vin,
fourailler la Madelon, déjà morte de vous attendre.
Vous reviendrez dans ce cabaret - et -
silencieusement, vous tirerez une machette 
d' une musette ou d'une manche.
Nous ne dirons rien, nous ne verrons ...
ni votre sourire étrange,
ni l' épais sang noir , qui coulera
du crâne blanc - vieux sang bourgeois -
nous ne crierons pas quand vous vengerez
                        vos femmes seules
                        les chevaux éventrés 
                        les boyaux dans vos mains
                                            tout en retirant
... votre langue de vos narines.

                               Ainsi soit-il.            Ciril. K