samedi 15 novembre 2014

NAPOLEON


























Un jour il faudra que je me débarrasse de Napoléon, de son aura, de ses batailles et de l'épopée savamment ré-écrite et orchestrée. Je sais : la guerre d'Espagne, les morts d'Eylau, les blessés abandonnés, le despote. Je sais : l'esclavage rétabli, Toussaint Louverture, la presse muselée, la police de Fouché. Je sais tout cela et le reste. Pourtant je n'arrive pas à gommer Bonaparte de mon imaginaire. Ce général né de la Révolution fourvoyée, engluée dans la terreur, consommant l' échec du peuple souverain. Ce « despote éclairé » attendu par les philosophes des lumières (qui se fichaient comme de l'an 40 de la démocratie)  - C'est lui ! -
Ce chat botté apporte aux peuples qu'il libère en même temps qu'il les envahit le sentiment patriotique et donne au passage une colonne vertébrale au pays. Rien de rationnel ici, mais j'aime l'idée d'un jean-foutre qui tient tête aux emperruqués de l'ancien régime arrimés à leurs privilèges ; qui met à la tête de ses divisions des généraux de vingt ans . J'aime cette idée ou cette chimère révolutionnaire : « Carrière ouverte au talent ...»  Dommage ! Plus tard il la pervertit et reprend à son compte ce qu'il a mis à bas : noblesse de pacotille, cour de parvenus, système clanique, pouvoir sans partage. Ne refaisons pas l'histoire et n'oublions pas que la Franc-maçonnerie était un des piliers de l'Empire, ( Même si les maçons prompts à s'enflammer verront ensuite en lui un tyran) ...que celle ci ne renaitra qu'avec le second Empire et la troisième République. Butinons , les abeilles. Rendons à César ce qui est à César et à Gadlu ce qui est à Gadlu.