mardi 21 avril 2015

ETE 2014/ SAINT MARTIN DES FAUX






















Finissons le voyage. Finissons le par le début. Un dessin oublié... Arrivés en Aveyron, nos amis nous proposent d'aller sur un marché. Surprise ! L'emplacement n' accueille pas les camelots habituels ; marchands de légumes ou de sandalettes sur une place cernée de maisons, mais un marché "militant" écolo en bordure de village sur un espace tourné vers les collines . Grandes tablées, conférences, et stands divers, sont au programme... les saucissons pendent, les confitures colorent les allées, les pains fleurissent, mais ... bio. Le premier dessin du voyage. La main doit retrouver ses repères. Le croquis réalisé sur les genoux et le dessin de "post maçonnique" ne procèdent pas de la même intention. L'ambiance est sympa, bon enfant, les slogans ne fleurent pas la haine. Le voyage commence bien. Pour vous, il se termine.

dimanche 19 avril 2015

ETE 2014/ NOTRE DAME DE LAUZIERE















France, vieille terre chrétienne. Où que tu ailles tu tombes sur une chapelle. Au fin fond de l'Aveyron, quand tu es déjà nul part, prend à droite sur trois kilomètres, puis à gauche sur cinq , laisse un petit château en contrebas, continue tout droit - c'est une image - sur 2 encablures. Va ensuite où tu veux pendant un certain temps, et là  tu arrives à Notre Dame de Lauzière, au beau milieu de rien. Construite vers 1200, laissée en ruines au XIXe elle fut reconstruite vers 1880. Petits buis, alignements d'arbres, chemin creux, tout y est. Le narthex fermé par des grilles, abrite des ex-votos qui témoignent de la ferveur du lieu et du culte marial. Il  permet aussi de voir à l'intérieur. Quand tes yeux s'habituent à l'obscurité, tu finis par voir, entrevoir, entre-apercevoir deux anges peints derrière l'autel. Ceux ci ne sont mentionnés dans aucun guide. Décidément la France vieille terre chrétienne réserve bien des surprises.

jeudi 16 avril 2015

ETE 2014/ SAINTE EULALIE D'OLT

























Qu'ils sont beaux les noms de village de France. Sainte Eulalie d'Olt est la sainte locale. Du village, je n'ai dessiné que la berge de la rivière ou le camping municipal s'est installé, un méandre sombre du Lot , la tente et le kangoo. Le bourg lui même est très beau mais il lui manque une chose : la vie. Belles pierres ripolinées, jolie place sans enfant, escaliers de carte postale, porches rénovés ... La vie, nous la rencontrons au camping : dommage!  Engueulade de nos voisins à 11h du soir, démarrage pétaradant des Anglais à 6h du matin. Elle est loin la chapelle de Perse, mais il faut bien se doucher une fois dans le séjour... A droite , et en bas EstaingAu centre , une soeur... No comment !

mercredi 15 avril 2015

ETE 2014/ SEVERAC LE CHATEAU


























Dessin en damier. A Estaing le long du lot - sous le pont en contrebas - un groupe de cavaliers éxécute des galops sur la bande d'herbe qui devient  champ de courses. Les chevaux se prennent au jeu et rentrent en lice. Fracas, hennissement, bousculade. Le moment est fort. L'eau du Lot vient refroidir les jarrets à la fin de l'exercice - A droite- nous avons déjà repris la route. Kangoo  réparé, adieu Perse  - En dessous - les ciels de l'Aveyron ne sont pas toujours bleus. Tant mieux! Ce jour là il y eu le trou de Bozouls, et le site si particulier de Séverac le Château. Deux failles dans le paysage, deux villages coupées en deux. Une halte à la gare. Une ancienne auberge nous tends ses sièges, ses platanes, son ombre, et sa tête de veau sauce ravigote. Dommage qu'il faille faire le constat récurent : en matière d'architecture, tout ce qui est ancien est beau, tout ce qui est récent est moche, mal ficelé, mal relié au site et à la ville. Qu'avons nous perdu ? Et pour les hommes est-ce pareil ? Mon texte aussi est en damier...

mardi 14 avril 2015

ETE 2014/ ESTAING
























L'arrivée sur Estaing est surprenante. Le château, l'église Saint Fleuret et le vieux bourg dominent une boucle du lot. Un magnifique pont gothique l'enjambe. Les pèlerins voulant éviter l'Aubrac arrivent directement de Saint Flour par Laguiole et continuent sur Conques. J'imagine leur émotion en arrivant ici. L' architecture quand elle est puissante est un grand exaltateur de l'âme. Les grandes marches du parvis de l'église, le donjon vous tirent vers le haut autant qu'ils vous écrasent. La famille Giscard descendante des Destaing reprend le nom en 1922 de l'illustre famille D'Estaing, sans parenté aucune et rachète le chateau en 2005. Cette "apostrophe" n'est pour le coup qu'un détail de l'histoire....

ETE 2014/ SAINT CHELY-D'AUBRAC
























Aubrac est sur la commune de Saint Chély d'Aubrac. Du nom de Saint-Eloi. Nous  mangeons et buvons le café dans deux endroits différents. L'été dernier a été froid et pluvieux. Les pèlerins n'y sont pas à la noce. Une petite maghrébine entrainée là par son copain, transie de froid, épuisée par les nuits humides sous la tente, se demande quand elle va abandonner le compagnon et le Saint Jacques. Sur la place le monument aux morts - règlementaire- avec ses dizaines de noms gravés nous rappelle qu'on est venu mourir de partout lors de la grande boucherie de 14. A l'angle une petite école maternelle, ou était-ce une crèche ? aux dessins épinglés aux murs apportent quelques notes de couleurs aux lauzes , aux murs et à toutes ces nuances de gris. Quittons le plateau. La chapelle de Perse nous attends pour notre seconde nuit. 

lundi 13 avril 2015

ETE 2014/ AUBRAC

























Laguiole ne mérite pas le croquis. La Mecque du couteau est un village-rue sans intérêt : trop de monde, trop d'uniformité... Nous reprenons la route. Direction Aubrac. Au moyen âge la traversée du plateau en hiver  est une épreuve pour les pèlerins  en route vers Saint Jacques sur la via Podensis - Neige, vent, loups, brigands - constituent un réel danger. Au XIIe un seigneur des Flandres -Adalard- rescapé lui-même  fait construire un hôpital monastique. Il ne reste plus des nombreux bâtiments d'origine, qu'une église dont le clocher, rajouté au XVe abrite la cloche des "égarés"  et la tour des Anglais du XIVe. Le pèlerinage de Saint-Jacques est très "tendance" emprunté aussi par des voyageurs qui n'ont pas la foi. Malgré le matériel moderne, sur le ciel blanchâtre se détachent les silhouettes intemporelles des marcheurs, qui, arrivés à l'étape  illuminent les pierres de leurs sourires. 

"Jubile pour Dieu
Chante pour les clercs
Chasse les démons
rappelle les égarés"   
Inscription de la cloche
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vendredi 10 avril 2015

ETE 2014 / AQUARELLE




























Le lendemain, nous vérifions que la terre est ronde. Le chevet de la chapelle s'illumine à son tour. Fort dénivelé entre l'Est et l'Ouest. Je dégringole en contrebas des murets, jusqu'à un chemin. Le Saint-Jacques passe au pied de l'édifice. Les sapins verts zèbrent le ciel, le chemin jaune se tortille - serpent de sable - les arcs entonnent des cantiques, et l'herbe se repose. L'aquarelle peut vouloir faire ça. On l'ignore, mais ce sont la plume, les crayons ou la boite de peinture qui acceptent le combat. Nous ne sommes que les bras armés de ces stratèges.  Je m'en remet aux ordres, je prépare ma feuille, l'eau, le pinceau qui lisse et qui gratte. La peinture , comme la guerre, n'est qu'un jeu d'eau sale, d'urine, de terre et de sang. La tension est palpable. La joute peut commencer. 

jeudi 9 avril 2015

ETE 2014 / CHAPELLE DE PERSE

suite.... Comme Marie et Joseph fuyant l'adversité, dans notre Kangoo sans alternateur nous cherchons un endroit pour dormir. Espalion accueille cette semaine un championnat national de pétanque. Ce soir : finale, flonflons, hauts parleurs et projecteurs au programme. Pas vraiment notre idée de la nuitée bucolique. De fuite en fuite, de méandre en méandre nous risquons un dernier regard sur un parking en hauteur. Là - miracle - une chapelle nous offre son tympan historié, magnifique. Au milieu des tombes, les morts nous laissent dessiner et boire un verre de rouge dans cet apéro à deux, à la fois païen et mystique. Peut-être même s'en réjouissent-ils ? Le tympan flamboie des derniers feux d'une journée d'été. Notre nuit peut commencer sur le parking de la chapelle de Perse.  Sa silhouette nous protège.

mercredi 8 avril 2015

ETE 2014 / ESPALION

" Qui veut voyager loin ménage sa monture ". On connait l'adage. J'avais dû oublier de ménager l'alternateur qui nous a lâché avant Laguiole. Retour sur Espalion. Cloung-cloung-cloung. Diagnostic chez le concessionnaire d'une marque française connue. Alors, docteur ? Commande de pièces avant le week-end. Prêt de voiture tôlée. La panne fait partie intégrante du voyage. L'imprévu se pointe et bouleverse les projets. Si l'on est pas complètement psycho-rigide cela devient amusant et ouvre des perspectives inattendues. Nous sommes restés à Espalion plus longtemps que nous le pensions. Espalion et ses ponts, Espalion et son musée du scaphandre autonome (sic), Espalion sur le chemin de Saint -Jacques , mais le plus beau reste à venir ....

ETE 2014/ MUSEE SOULAGES

 
On peut se replonger dans un vieil album de photos. On peut le faire aussi dans un carnet de croquis. C'était l'été dernier ; pas si vieux, et pourtant déjà loin... L'Aveyron aux multiples facettes. Des amis, l'instant aligot, la fraternité puis un périple à deux. Dans la ville, n'est intéressant à mon sens que ce mélange de passé et de modernité. Les sanctuaires de vieilles pierres intouchables sentent la mort. Les villes neuves ne sentent rien, juste l'ennui. Rodez. Le Musée Soulages a fait parler de lui. Etrange qu'un artiste soit "muséïfié" de son vivant; manque le recul du temps. Ici, l'oeuvre d'art la plus forte me semble le musée lui même. Un rapport à la ville subtil. La déclivité impose une façade humaine en haut et une façade monumentale en bas, entre digue et muraille. L'acier Corten, quelques transparences, des emmarchements, un léger décollement des volumes rajoute à la puissance du bâtiment, qui ne recherche pas l'anecdote. Le seul "raté" , mais en est-ce vraiment un ?   le fonctionnement intérieur du bâtiment se lit mal. On se sent un peu perdu dans les boites... On se repère mal. Paradoxe: En art comme en architecture ne doit-on pas être un peu perdu pour s'y retrouver ?

mercredi 1 avril 2015

LE LANGAGE DES PIEUVRES



Les chercheurs Français du pôle Ifremer de la Seyne-sur- mer ont récemment découvert que les pieuvres géantes étaient douées d'un langage élaboré proche de celui des dauphins. Celles ci disposeraient d'une cinquantaine de signaux sonores différents, signalant un danger, la présence de nourriture, les profondeurs des fonds marins... et émettraient un réseau de fréquences  constituant un langage émotionnel basique. Les pieuvres les plus anciennes pourraient même selon ces chercheurs ponctuer leurs prises de parole d'un signal particulier, que l'on pourrait traduire par "j'ai dit".