jeudi 18 juin 2020

ERMITE DE JARDIN



Aujourd'hui on appelle cela un "bullshit job" ou boulot à la con,  travail vide de sens qui mêle ennui, aliéniation, démission intérieure et occasionne  burn-out, bore out ou brown-out. Dans une curieuse boucle le néo-libéralisme a rejoint  le pire du système soviétique. Si la théorie a été élaborée par David Graeber en 2013, le concept ne date pas d'hier. Ce ne sont pas les larbins, porte-flingue, rafistoleurs, cocheurs de cases et petits chefs de tous secteurs et toutes époques qui me contrediront. Ainsi au XVIIIème siècle existait l'emploi d'ermite de jardin. L'époque fantasmait sur le renoncement aux biens terrestres. Dans les jardins à l'anglaise, vision d'une nature idéalisée, les nobles ou bourgeois, se payaient les services d'un pauvre bougre qui devait vivre en robe de bure dans un gourbi, se laisser pousser les ongles, ne côtoyer personne et lire quelques livres saints, moyennant le gîte et le couvert, exemptant ses employeurs de cette tache ingrate. Nain de jardin grandeur nature... Rien ne change sous le soleil.

ANNIFERFAIRE




dimanche 7 juin 2020

PROBLEMOS


En cette période de coronavirus, détendons nous et regardons pour la huitième fois "Problemos". Sur fond de ZAD et Nuit debout le film de Eric Judor  (Eric et Ramzi) co-écrit par Noé Debré et Banche Gardin fait du bien aux bronches.  Cette comédie grinçante  au scénario foutraque, évoque la société idéale bricolée par une bande de rescapés alternatifs, derniers témoins de l'humanité, coincés quelque part dans une clairière au bord d'une rivière. Le film devenu culte n'a pas marché à sa sortie en 2017. Dommage... Dans la communauté, l'utopie se grippe un poil, la CNV (Communication Non Violente pour les non-initiés) prend une claque dans la gueule, les gags pleuvent. La "putain de pandémie" ne tient pas ses promesses et le monde d'après ressemble furieusement à celui d'avant. Bon, je vous laisse ça va commencer.  "Il est à vous le 4x4 gris ?" "Chamane le mec"... Je ris déjà.