mercredi 30 septembre 2015
mardi 29 septembre 2015
dimanche 27 septembre 2015
BELLE-ILE / 5 LES BATEAUX
Les bateaux sont difficiles à dessiner. Courbes, contrecourbes parallèles et pourtant fuyantes des plats-bords, des bastingages passent
derrière la cabine ; les proportions sont difficiles à saisir. Les
teintes aussi ! - Vieux - ils se chargent d'émotion: patine, peinture
écaillée, planches disjointes, formes démodées nous parlent alors de
temps noyé, de travail, de vies enfuies. Le bateau selon Barthes est la
maison superlative. Au delà du voyage, de l'évasion, de l'exotisme, il
est avant tout la maison essentielle, la coquille qui protège, où tout
est sous la main au milieu du grand tout. Amarrés à Belle-Ile certains
n'ont plus que cette fonction. Je les trouve très beaux. Les êtres à
quai ont-ils ce charme ? - Parfois - s'ils ont vécu et tangué comme
les vieux rafiots.
vendredi 25 septembre 2015
mardi 22 septembre 2015
BELLE-ILE /4 LE MUSEE
Les grands musées, c'est bien. Les muséographies intelligentes, les institutions, les œuvres,
la modernité s'y expriment. Les petits musées de province -eux- ont
un charme discret empreint du temps qui passe. Vitrines vieillottes,
étiquettes jaunies, œuvres disparates. Mais toujours quelque chose
vous y émeut. Aujourd'hui dans les salles en berceau du fort
Vauban, un cuirassé -jouet d'enfant en tôle plié- un brevet de
danse second empire, des portraits au crayon de prisonniers
politiques incarcérés sur l'île attirent mon attention. Sur un pilier
un conscrit de 1914 me regarde dans son uniforme tout neuf, un jeune
homme presque beau malgré un nez épais. Mais ses épaulettes rouge
sang, la pose altière, le cadre trop doré prennent une autre
coloration pour qui connait l'histoire. Ce gars sera mort dans quinze
jours, le képi et la tête explosés dans les blés du mois d'aout.
dimanche 20 septembre 2015
samedi 19 septembre 2015
BELLE- ILE /3 LOCMARIA
Peu de plages à Belle-Ile. Quelques
anses, petites ou grandes coincées entre rochers retiennent le
sable. De part et d'autre, les falaises de schiste se découpent et
attaquent la mer. Le chemin côtier, qui les dominent, blanc,
escarpé, nous trimballe parmi les mûriers de pointe en pointe. Peu de constructions, la côte reste
sauvage. A Port Blanc - mais il y a beaucoup de Port-blanc en Bretagne- une construction lovée dans la falaise, couverte de végétation se remarque à peine. En contrebas,
une plage à la toison jaune, offre son ventre et se.laisse caresser
par la mer. Volupté de l'eau. Ile et fille sont elles sœurs ? Port-Maria, Locmaria mais qui donc est Maria ?
jeudi 17 septembre 2015
BELLE-ILE /2 CAFE LITTERAIRE
Les voyages servent à cela. Découvrir d'autres pays, d'autres lieux, d'autres gens. Dans une rue en pente du Palais un café littéraire regarde le port. Les deux yeux curieux des fenêtres disent « entrez » et le nez de la porte nous laisse entrer. On y boit un ballon de rouge ; on y consulte des romans, neufs ou d'occasion , des biographies d'écrivains, de poètes. Desnos est sorti, Char ne devrait pas tarder. Le patron - chevelure blanche - à la fois discret et disert alterne silences et conseils. La wi-fi passe, le vieux chat sourd et aveugle de 22 ans m'accepte. Le "Liber and Co", sa belle lumière et ses fauteuils de cuir me verront plusieurs fois dans le séjour.
mardi 15 septembre 2015
BELLE - ILE /1
Des mats, des mouettes, des toits, des embruns, un fort qui nous toise, un port qui nous offre notre premier embouteillage à la descente du bateau. Nous sommes sur Belle-Ile, la bien nommée. L'agence, quelques emplettes, un tour rapide ... premières sensations. Allons prendre nos quartiers. Une rue en pente grimpe vers la porte Vauban. Belle-île, paradis du vélo ! Que celui qui n'a jamais posé le pied dans un des nombreux "rempaillons" de l'île, cuisses en feu et souffle court me jette la première pierre. Le vélo électrique a du être inventé ici il y a quelques siècles...
dimanche 13 septembre 2015
jeudi 10 septembre 2015
mercredi 9 septembre 2015
SEIX /3
Les maisons : le malheur y rentre
parfois comme une coulée de boue. Elle se joue du château, dévale
la rue en pente, dégueule sur les pavés et défonce la porte en
face qui semblait si solide. Le malheur - la mort - sonne le tocsin
des guerres, emporte les conscrits, emporte les jeunes gens sur les
routes, emporte les malades. Ne vous fiez pas à son allure de
vieille dame... la mort a su traverser les ages. Les maisons,
troublées par le bruit assourdissant de l'absence ne sont alors,
plus jamais les mêmes.
lundi 7 septembre 2015
SEIX /2
Seix /2 ou le deuxième sexe... On
connait la sentence de Simone de Beauvoir: « On ne nait pas
femme on le devient ». Ce matin, à la terrasse du café nous
pouvons vérifier sa pertinence. Une femme devise bruyamment avec son
compagnon. Jeune, enjouée, jolie, à ce détail près que tatouée
comme un biker californien, des entrelacs celtiques et des cacatoès
multicolores ornent sa peau jusqu'au cou. Son épiderme n'est plus
que le prolongement esthétique de la robe courte choisie à cet
effet. Etrange ! A côté un couple sirote l'apéritif. L'homme se
lève pour payer l'addition. Surprise ! Un embryon de
poitrine vient orner son torse puissant. Des cuisses
body-buildées à faire pâlir d'envie un sprinter Jamaïcain, des
bras de camionneur, et des veines puissamment dessinées achèvent
jusqu'à la perfection ce corps de femme culturiste de moins de cinquante ans.
Nous achevons notre café et nous nous levons , avec le sentiment
d'être somme toute assez... banals. Nouvelles icônes, autres
schémas corporels, autres codes d'identification, de
personnalisation, de narcissisme. Une chose est sûre: les temps
changent.
jeudi 3 septembre 2015
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