mardi 22 septembre 2015

BELLE-ILE /4 LE MUSEE


Les grands musées, c'est bien. Les  muséographies intelligentes, les institutions, les œuvres, la modernité s'y expriment. Les petits musées de province -eux- ont un charme discret empreint du temps qui passe. Vitrines vieillottes, étiquettes jaunies, œuvres disparates. Mais toujours quelque chose vous y émeut. Aujourd'hui dans les salles en berceau du fort Vauban, un cuirassé -jouet d'enfant en tôle plié- un brevet de danse second empire, des portraits au crayon de prisonniers politiques incarcérés sur l'île attirent mon attention. Sur un pilier un conscrit de 1914 me regarde dans son uniforme tout neuf, un jeune homme presque beau malgré un nez épais. Mais ses épaulettes rouge sang, la pose altière, le cadre trop doré prennent une autre coloration pour qui connait l'histoire. Ce gars sera mort dans quinze jours, le képi et la tête explosés dans les blés du mois d'aout.