Seix /2 ou le deuxième sexe... On
connait la sentence de Simone de Beauvoir: « On ne nait pas
femme on le devient ». Ce matin, à la terrasse du café nous
pouvons vérifier sa pertinence. Une femme devise bruyamment avec son
compagnon. Jeune, enjouée, jolie, à ce détail près que tatouée
comme un biker californien, des entrelacs celtiques et des cacatoès
multicolores ornent sa peau jusqu'au cou. Son épiderme n'est plus
que le prolongement esthétique de la robe courte choisie à cet
effet. Etrange ! A côté un couple sirote l'apéritif. L'homme se
lève pour payer l'addition. Surprise ! Un embryon de
poitrine vient orner son torse puissant. Des cuisses
body-buildées à faire pâlir d'envie un sprinter Jamaïcain, des
bras de camionneur, et des veines puissamment dessinées achèvent
jusqu'à la perfection ce corps de femme culturiste de moins de cinquante ans.
Nous achevons notre café et nous nous levons , avec le sentiment
d'être somme toute assez... banals. Nouvelles icônes, autres
schémas corporels, autres codes d'identification, de
personnalisation, de narcissisme. Une chose est sûre: les temps
changent.