C'est un petit essai sur le travail
aux éditions Utopia. On me la prêté. Le titre exact est « le
travail histoire d'une idéologie. » J'entends déjà fuser
les vocables : gauchiste, feignant, rêveur… Qu'importe. En
80 pages l'auteur Guillaume Borel nous relate, la transformation du
chasseur-cueilleur-éleveur-nomade en cultivateur sédentaire,
l'émergence des cités et le processus de domination par les ordres
forts, la révolution bourgeoise, la prédominance (toujours
actuelle) du capital sur le travail, les totalitarismes du siècle
dernier entre Stakanovisme et homme nouveau. Il dessine ensuite sur
fond de raréfaction la transformation du travail en emploi, du
travailleur en consommateur tandis que se trame la robotisation généralisée et la disparition programmée (projet Amazon) de l'humain en poste.
C'est très intéressant. Seule sa conclusion me laisse un peu
dubitatif. L'auteur voit dans notre surproduction et la raréfaction
du travail une opportunité à l'engagement des citoyens dans la
gestion des affaires publiques, et la mise en place d'un exercice
direct et égalitaire de la démocratie. Si l'humain avait du être
raisonnable, il aurait fait les bons choix depuis longtemps. Or il laisse trancher l'Histoire. "Trancher" est le maître mot.
PS/ Vous le saviez vous, que la majorité de la parfumerie française, symbole du luxe et du savoir-faire national, était fabriquée en Italie afin d'avoir de meilleures marges ? Moi, je l'ignorais... Etonnant, non ?