lundi 28 décembre 2020

LES MISÉRABLES

 


Avec ce roman Victor H.  tape très fort. A rebours de ses pairs il passe de la notabilité à l'idéalisme, du conservatisme à la république, de l'indifférence à la compassion. Le petit peuple ne s'y trompe pas qui en fait son héros, se reconnaissant en Valjean, Fantine,  Cosette, Gavroche, Fantine, Marius et peut-être aussi en Javert et Thénardier... Hugo, trop partisan de l'ordre, n'est pas prêt en 1848 à achever son roman épique, historique, social et romantique, entrepris sur fond de barricades des trois Glorieuses. Il lui faut l'exil de Guernesey, la proscription, le sentiment de l'accomplissement, peut-être le parfum de l'éternité... et les fantômes des soldats de l'an 2 du côté de Waterloo pour l'achever en 1865. Conscient d'accomplir un chef-d'œuvre l'écrivain en assure la promotion... Il y a toujours des misérables aujourd'hui mais quel idéal, quel récit les animent ? Qui est le peuple de France et quel est son Hugo ? Je n'ai pas la réponse.