Comme les dinosaures VGE s'en est allé, inadapté au ciel obscurci, au sol mouvant et aux maladies d'un autre millénaire. Il aura marqué les années 70, celles de mes 18 ans, du bac, des copains, des boums improvisées et des virées en mob. Les trente glorieuses s'essoufflent, le pétrole manque mais pas les idées, le chômage flambe... L'homme à l'accordéon et à la particule rafle la mise en 74 - Ah, le monopole du cœur - et fait passer quelques lois courageuses sur la majorité, le divorce, l'IVG, la contraception... Homme à femmes, il sait ce qu'il leur doit. Puis il s'empêtre dans le tapis de la com : Giscard à la plage, Giscard fait du ski, Giscard fait du foot, Giscard s'invite chez les français avant d'aller chasser le buffle en Afrique... jusqu'au départ raté. Voulant remiser le costume empesé de Pompidou et De Gaulle, il l'endosse à son tour. L'ambiance rallye porte de la Muette et loden à Sciences-po est à son comble. En 81 Le canard déchainé, les diamants, Coluche, Chirac et Mitterrand feront vaciller l'homme au grand front. Non, vraiment !... à 18 ans "jeune et giscardien" m'apparaissait comme l'horizon indépassable de l'oxymore. Reste aujourd'hui l'image touchante du vieil homme qui n'a pas compris le désaveu du peuple, vécu comme un affront et le sentiment d'une insouciance à jamais envolée. Tiens, je vais aller me réécouter pop-corn, Saint-Preux le "Jean Sébastien Bach des seventies", prendre une bouffée d' Oxygène, brailler le chanteur avec Balavoine... et me finir avec Manset - qui dans ces années heureuses pose déjà comme postulat - On voyage toujours en solitaire.