
C'est
pourquoi un de nos vénérables Confrères dit :
Free-Masons,
illustre Grand Maître
Recevez
nos premiers transports
Dans
mon coeur l'Ordre les fait naître
Heureux
si de nobles efforts
Me
font mériter votre estime
Et
m'élèvent au vray sublime
A
la première vérité
A
l'essence pure et divine
De
l'âme céleste origine
Comme
une philosophie triste, sauvage et misanthrope dégoûte les hommes
de la vertu, nos ancêtres les Croisés voulurent la rendre agréable;
d'une joie pure et d'une gaieté raisonnable Nos festins ne sont pas
ce que le monde profane et l'ignorant vulgaire s'imaginent. Tous les
vices du coeur et de l'esprit en sont bannis et l'on a proscrit
l'irréligion et le libertinage, l'incrédulité et la débauche. Nos
repas ressemblent à ces vertueux soupers d'Horace où l'on
s'entretenait de tout ce qui pouvait éclairer l'esprit, régler le
coeur et inspirer le goût du vrai, du bon et du beau. Nous avons des
secrets, ce sont des signes figuratifs et des paroles sacrées qui
composent un langage tantôt muet, tantôt très éloquent pour le
communiquer à la plus grande distance et pour reconnaître nos
Confrères de quelque langue qu'ils soient. C'étaient des mots de
guerre que les Croisés se donnaient les uns aux autres pour se
garantir des surprises des Sarrasins qui se glissaient parmi eux pour
les égorger. Ces signes et ces paroles rappellent le souvenir ou de
quelque partie de notre science, ou de quelque vertu morale, ou de
quelque mystère de la Foy. Il est arrivé chez nous ce qui n'est
guère arrivé dans aucune autre Société. Nos Loges ont été
établies et sont répandues dans toutes les Nations policées et
cependant parmi une si nombreuse multitude d'hommes, jamais aucun
Confrère n'a trahi nos secrets. Les esprits les plus légers, les
plus indiscrets, les moins instruits à se taire, apprennent cette
grande Science en entrant dans notre Société, tant l'idée de
l'Union Fraternelle a d'empire sur les esprits. Ce secret inviolable
contribue puissamment à lier les sujets de toutes les Nations et à
rendre la communication des bienfaits facile et mutuelle entre nous.
Nous en avons plusieurs exemples dans les annales de notre ordre. Nos
Frères qui voyageaient en divers pays n'ont eu qu'à se faire
connaître à nos Loges pour y être comblés à l'instant de toutes
sortes de secours, dans le même temps que dans les guerres les plus
sanglantes d'autres prisonniers ont trouvé des Frères où ils ne
croyaient trouver que des ennemis. Si quelqu'un manquait aux
promesses solennelles qui nous lient vous savez Messieurs que les
peines que nous lui imposons sont les remords de sa conscience, la
honte de sa perfidie et l'exclusion de notre Société. Oui
Messieurs, les fameuses fêtes de Cérès à Eleusis, d'Isis en
Egypte, de Minerve à Athènes, d'Uranie chez les Phéniciens et de
Diane en Scythie, avaient des rapports avec les nôtres. On y
célébrait des mystères où se trouvaient plusieurs vestiges de
l'ancienne Religion de Noé et des Patriarches. Elles finissaient par
des repas et des libations et on y connaissait ni l'intempérance, ni
les excès ou les Païens tombèrent peu à peu. La source de ces
infamies fut l'admission de personnes de l'un et l'autre sexe aux
assemblées nocturnes, contre l'institution primitive. C'est pour
prévenir de tels abus que les femmes sont exclues de notre Ordre.
Nous ne sommes pas assez injustes pour regarder le sexe comme
incapable du secret, mais sa présence pourrait altérer
insensiblement la pureté de nos maximes et de nos moeurs.