Elle
ne s'est pas offert le prime time, et n'a pas fait la une des
journaux.
Elle
n'a pas pris les traits d'un sniper dans une une ville en flammes, ou
d'un narco-djihadiste arrimé à sa mitrailleuse sur le plateau de
son pick-up. Elle
s'est contentée d'un décor simple: pas de mines, d'immeubles en
ruines, de caméra sur l'épaule et de gilets de reporter; juste
une maison en Ariège, un type seul et un revolver.
La
mort n'est pas bégueule...
Je
ne le connaissais pas, alors j'imagine... J'imagine qu'il en a eu
marre de ses dix sept années de placard, au sein de sa rédaction.
Marre du silence et de l'absurde, marre de l'indifférence, de
l'arbitraire, du sale goût dans la bouche - déjà comme un goût de
terre-
On
l'aperçoit dans «Les nouveaux chiens de garde» de Gilles Barbastre
et Yannick Kergoat. Il constate qu'il y a deux sortes de
journalistes: ceux qui fricotent avec le pouvoir et ceux qui sont
«placardisés»
Devenu
lui-même spectateur de notre petit théâtre médiatique sur un air
peu convaincant de «liberté-égalité- fraternité» il voit
Guignol, Gnafron, Gendarme (le G toujours le G mes frères...) et Madelon gesticuler pour finir sous les
bravos de la foule. Lassé
d' être manipulé -pantin aux fils distendus- Il coupe lui même le
dernier qui le retient à la vie en décembre 2012.
Michel
Naudy travaille d'abord à l'Humanité, puis devient quelque temps le
rédacteur en chef de Politis dont il est le co-fondateur en 88. Il
anime dans les années 80 «Taxi» (affaire
Malik Oussekine) devient rédacteur en chef à FR3 pour l'émission
«Droit de regard». Son parcours politique l'emmène du parti
communiste, au MRC puis au Parti de gauche.