vendredi 22 mars 2013

MORT D'UN JOURNALISTE


























Elle ne s'est pas offert le prime time, et n'a pas fait la une des journaux.
Elle n'a pas pris les traits d'un sniper dans une une ville en flammes, ou d'un narco-djihadiste arrimé à sa mitrailleuse sur le plateau de son pick-up. Elle s'est contentée d'un décor simple: pas de mines, d'immeubles en ruines, de caméra sur l'épaule et de gilets de reporter; juste une maison en Ariège, un type seul et un revolver. La mort n'est pas bégueule...


 
Je ne le connaissais pas, alors j'imagine... J'imagine qu'il en a eu marre de ses dix sept années de placard, au sein de sa rédaction. Marre du silence et de l'absurde, marre de l'indifférence, de l'arbitraire, du sale goût dans la bouche - déjà comme un goût de terre-
On l'aperçoit dans «Les nouveaux chiens de garde» de Gilles Barbastre et Yannick Kergoat. Il constate qu'il y a deux sortes de journalistes: ceux qui fricotent avec le pouvoir et ceux qui sont «placardisés»
Devenu lui-même spectateur de notre petit théâtre médiatique sur un air peu convaincant de «liberté-égalité- fraternité» il voit Guignol, Gnafron, Gendarme (le G toujours le G mes frères...) et Madelon gesticuler pour finir sous les bravos de la foule. Lassé d' être manipulé -pantin aux fils distendus- Il coupe lui même le dernier qui le retient à la vie en décembre 2012.

Michel Naudy travaille d'abord à l'Humanité, puis devient quelque temps le rédacteur en chef de Politis dont il est le co-fondateur en 88. Il anime dans les années 80 «Taxi» (affaire Malik Oussekine) devient rédacteur en chef à FR3 pour l'émission «Droit de regard». Son parcours politique l'emmène du parti communiste, au MRC puis au Parti de gauche.