mardi 13 mai 2014

RISE LIKE A PHENIX

 

L'Eurovision . Quel spectacle suranné. Le sommet du kitsch. Pourtant à y regarder de près il se teinte cette année d'un parfum de soufre. Respirons le ensemble avant qu'il ne se dissipe . Tentons en bons maçons, que l'alchimie questionne d' en apprécier la présence, de séparer le subtil de l'épais, le léger du volatil . Commençons par là, puisque le gagnant (ou la gagnante) se pare des plumes du phénix -oiseau légendaire qui renait de ses cendres- En candidat(e) courageux(se) il (elle) assume sa différence et nous propose une version moderne de l'androgyne, l'être parfait. Conchita Wurst -c'est son nom- nous parle de mort, de mutation, de renaissance, de châtiment, d'élévation. Seul d'ailleurs et non encombré de comparses aux chorégraphies douteuses, avec son micro, sa robe, ses flammes et sa barbe. Oui, en pleine théorie du genre, en plein mariage pour tous , en plein djihad, il ose en femme s'affubler de l' attribut du mâle: "le système pileux". Dans un même élan, les vrais papas, les vraies mamans , les ayatollahs de tout poil, Christine Boutin en tête s'offusquent, tweettent, mitraillent. Dans la même soirée sur fond de guerre froide revisitée, Ukrainiens, Russes , Polonais se toisent, se défient, jouent du menton. Ce n'est plus l'Eurovision, c'est le Dessous des cartes. Génial. Enfin du spectacle, des codes, des clés. A deux encablures des élections européennes, nous découvrons l'uniformité de nos gouts kitschissimes qui dépassent les frontières mais aussi l'étendue de nos différences. A l'oublier les Français se sont retrouvés bon dernier. La moustache n'est pas "hipster" . Souhaitons que dans un prolongement inespérée l'élection de Miss France voit éclore une Olympes de Gouges femen , une Louise Michel culturiste, une sainte Geneviève tatouée. Mes frères, mes sœurs , chers téléspectateurs je vous prie de m'excuser pour ces babillages futiles autour d'un divertissement sans intérêt et dénué de sens. Et maintenant la suite de nos programmes.