Moi, j'aime bien Gaillac. Pas seulement pour le
vin, je veux dire. Elle a le charme suranné des petites
villes de province. On y sent dans l'architecture une heure de
gloire passée, bâtie sur le pastel puis le vin. On peut y accéder
de plusieurs manières. Soit par la grand route, où se
succèdent sur des kilomètres Mac-Do, Leclerc, Picard, Car-wash et
autres saloperies qui défigurent nos entrées de ville, soit par
une petite route. Des arbres, un virage un pont qui enjambe le Tarn
et nous introduit, sans zone de la honte au cœur de la vieille ville -
abimée certes mais intacte ! -
Je crois qu'il en est de même de nous
autres. On peut s' aborder par le côté vrai de nos êtres, par les
souvenirs, les racines, les fêlures, les fleuves, les ponts, les
passages -par surprise- ou par le côté frime, par les convenances,
les faux- semblants , le statut social, le néon, la bagnole et la
consommation de masse - par le paraître - L'approche n'est pas
la même. Profondeur ou surface ? à nous de choisir la vénérable
Route. J'ai dit.