Vous ne
connaissez peut-être pas ce jeune Canadien. Sa particularité est
d'être tatoué sur l'intégralité du corps. Vous en avez déjà vu,
avec des dragons, des femmes nues ou un Christ aux larmes de sang. La particularité dans son cas est de s'être fait tatouer un crâne,
des viscères, des os, un cerveau, des insectes.... Ce qui lui
confère une allure de squelette ou de cadavre en décomposition.
L'image de la mort n'est pas anodine pour les francs-maçons., qui la
revendiquent et l'utilisent dans leurs rituels. Que penser alors de
ce jeune mannequin marginal qui n'a jamais été aussi «vivant»
disons -célèbre, médiatisé, utilisé
par la pub et le show
business- que depuis sa mort esthétique, sa mort d'homme banal
actée par les aiguilles du tatoueur. Il est ce qu'il sera quand il
ne sera plus. Jeune, l'oeuvre est très troublante. Vieillie, bouffie
et les chairs tombantes, le sera t-elle encore? Sans doute s'en moque
t-il bien? Son corps lui appartient, sa vie aussi. Il est
devenu une image. Celle de son choix radical et morbide qui, s'il
fait école, ne sera plus original, et celle de notre monde en
décomposition, fasciné par son reflet et sa propre disparition.