mercredi 26 juin 2013

L'AVENTURE C'EST L'AVENTURE



























 C'est une tragédie en trois actes. Triangulaire en somme.
- Premier acte: où le fils, Raymond Maufrais sorte de Tintin enfiévré des années 30 et 40 se construit. Né en 1926, enfant unique, il fugue très tôt , rêvant de voyages, de reportages. La guerre le surprend sur fond de BBC. A 16ans et demi une blessure l'empêche de partir pour Londres. Le père et le fils participent à la libération de Toulon. Engagé, correspondant de guerre, démobilisé le jeune homme s'embarque pour le Brésil, en 1946. Lors de cette expédition  il côtoie des trafiquants , des prospecteurs d'or et des indiens hostiles. De retour en France en 47 il rédige « Aventures au Matto grosso. » puis repart pour la Guyane. Son père sur le quai lui promet: « Si tu n'es pas revenu dans six mois, j'irai te chercher» . Raymond remonte le






fleuve Mana, affronte les 99 rapides, les caïmans, la faim, l'épuisement, les blessures. Après avoir tué et mangé son chien ( Milou!?) acculé par le manque de nourriture il décide de rejoindre à la nage un village créole. Il se jette à l'eau et disparaît dans les remous. Nous sommes en 1950 . Personne ne le reverra jamais.
-Second acte : où le père, fidèle à sa promesse, part deux ans après à la recherche de son fils qu'il croit vivant, retenu prisonnier par des indiens. En douze ans, dix huit expéditions et douze mille kilomètres il se retrouve moribond. Sauvé de justesse, il renonce à ses recherches et rentre à Toulon où il meurt 10 ans plus tard.
-Troisième acte: où la mère, folle de chagrin d'avoir attendu son fils et son mari pendant douze ans devient folle pour de bon et meurt en 84 dans un foyer à Toulon.
-Rideau

… " Pourquoi je pars seul ? Parce que j’aime la vie dangereuse et que sans porteur, sac au dos, la hachette à la main, en pleine jungle, j’aurai vraiment le sentiment d’exister pleinement, de prendre mes pleines responsabilités d’homme, de tenter une chance qui en vaut la peine. L’aventure de l’exploration est une aventure de pureté et d’humilité. Je vais essayer de comprendre des hommes primitifs, je vais vivre avec eux. Je vais retrouver les vieux instincts oubliés.
Pourquoi j’ai choisi d’être explorateur ? Peut-être parce que je ne suis pas capable de dominer mon enthousiasme pour la vérité, peut-être aussi parce que je pense que l’homme, sur la terre, a le devoir de rester lui-même. […] Tout cela n’est pas extraordinaire, c’est une question de tempérament. Et il y aura toujours sur la terre assez d’inconnu, que ce soit dans les sciences, dans l’exploration ou dans le sport, pour que des hommes qui aiment la vie intense jouent leur vie sur une idée. Pour moi, l’aventure, c’est le travail bien fait et plus le travail est difficile, plus l’aventure est belle. »                               Raymond Maufrais