mardi 18 juin 2013

L'ESCALIER



Un oncle que j'aime beaucoup, m'a envoyé par mail un de ces diaporamas qui trainent sur Internet en me demandant mon avis. Il s'agit de l'escalier de la chapelle de San Loretto à Santa Fé au nouveau Mexique. Nous sommes en 1872. L'évêque a fait construire l'édifice, mais les soeurs prient depuis neuf jours car l'escalier pour accéder au triphorium n'a pas été prévu. Un étranger frappe à la porte et propose ses services. Il s'enferme trois mois et livre un escalier sans pilier central, de 33 marches (l'age du Christ) , sans clou ni colle , d'une essence de bois introuvable dans la région puis disparaît sans demander son dû. Pour un catholique normalement constitué, c'est un festival de miracles et Joseph le charpentier est





 

forcément dans le coup... Je lui ai répondu à peu près ceci: si l'escalier - de type à vis- dont la tenue est assurée par les limons latéraux qui le font fonctionner comme un ressort est bien connu; si on ne cloue pas en charpente; si la hauteur à franchir doit être proche de 5m60, soit 33marches de 16, 17 ou 18cm ; si le charpentier a pu amener le bois avec lui, la chose troublante à nos yeux est que l'artisan ne se soit pas fait payer... Incompréhensible de nos jours. Mais le plus surprenant en définitive est que nos anciens si propices à voir le merveilleux partout, n'aient pas pensé à prévoir un escalier au départ. Quelle inconséquence. Mon oncle m'a envoyé un mail très lapidaire: « Tu m'as fait redescendre sur terre...»   
Je me demande si je n'ai pas un peu honte.