vendredi 18 janvier 2013

LA FEMME DES SABLES



De l'art ou du maçon? Je vous parle dans ce blog, d'art ou de maçonnerie. Ou des deux...
Dans ce billet  il est question de noir et blanc, de cinéma et de symboles : insecte, eau, sable, désert, bateau, échelle, fosse, femme, fuite.... hantent ce film et le chargent de sens. En 1964, Hiroshi Teshigahara en collaboration avec le romancier et scénariste Kôbô Abe nous propose sa vision de l'être et de son enfermement. Il nous enlise au fond d'une fosse 



et nous parle de liberté, de condition absurde, de lutte, de paix intérieure, de transmutation, de temps et de destin. Des concepts qui peuvent parler aux maçons... La découpe au scalpel des images composées comme des ikebana, la musique de Toru Takemitsu lancinante, l'érotisme trouble,  s'entremêlent et nous récitent la dureté du monde, la folie, les rêves, les fantasmes, la fatigue et la mort. De la mer à la femme, du grain de sable à l'immensité du désert, insectes pris au piège nous nous laissons charrier puis engloutir, tour à tour infiniment grands et infiniment petits. Grains de sable entremêlés, étouffant, mais finalement heureux, avec le vieux Camus et le vieux Sisyphe , nous ne pouvons que nous résigner -«Constater l'absurdité de la vie ne peut pas être une fin mais seulement un commencement»- et nous réjouir : si les mythes ne meurent pas, les artistes et leurs chefs-d'oeuvre non plus.