Et si l'on parlait chiffons ? De tabliers
maçonniques plus précisément. Ceux du XIXe siècle étaient de
véritables œuvres d'art, des tableaux miniatures , brodés ou
peints. Au charme coloré, poétique et naïf des ex-votos de marins.
En comparaison, les tabliers modernes apparaissent comme des
bannières à la géométrie présente, aux couleurs affirmées.
Toute la différence entre un dessin d'enfant et le cachet d'une
administration- ou en ces temps d'uniformisation et de mondialisation
sauvage - entre le fait-main et ...
le made in «pas cher». La
Franc-maçonnerie à l'instar de la République a-t-elle voulu gommer
tous les particularismes et privilèges de l'ancien régime se
croyant un mouvement spirituel universel? Les frères et sœurs, les
politiques, les citoyens se sont -ils pour de vrai débarrassés d'un
ego trop présent en endossant un tablier plus uniforme ? J'aimerais
le croire. Les rivalités entre obédiences, le brassage tout relatif
à l'intérieur des loges, certains tabliers bleus très «empesés»
et le journal de vingt heures m'incitent à la circonspection. Les
tabliers changent, les hommes restent.