jeudi 3 octobre 2013

POUILLON VS BELCASTEL


























Fernand Pouillon, comme les chats aura vécu plusieurs vies. Après avoir construit son premier immeuble à 22 ans il devient architecte sous Vichy. Décalé, en opposition, voire haï par ses confrères, que son succès et son architecture populiste exaspèrent, il se définit comme un homme de métier, mais se révèle rétrospectivement précurseur, préférant le développement durable, l'artisanat local, la pierre plutôt que le béton, les formes simples et le vieillissement contrôlé de ses constructions. Mis en examen dans un



scandale immobilier -on lui reproche d'être à la fois architecte et promoteur- radié de l'ordre, emprisonné, il s'évade et s'exile en Algérie ou il continue à construire. Amnistié en 71, rentré en France, il découvre et se prend de passion pour le château de Belcastel en Aveyron, qu'il sauve de la ruine avec l'aide d'artisans Algériens. Il y meurt en 86 après avoir été réintégré à l'ordre et décoré de la légion d'honneur par François Mitterrand. Collectionneur, éditeur, écrivain, on lui doit « Les pierres sauvages » où il décrit les doutes de Bernard de Clairvaux concevant l'abbaye du Thoronet au moyen-âge et «Mémoires d'un architecte». Converti à l'Islam. Marié quatre fois, père de six enfants , il repose à Belcastel dans une tombe anonyme selon ses volontés comme les vieux maîtres-d'oeuvre d'autrefois. Pas mal, non ? Miaaaooouuuu