J'en conviens... à l'heure où les lieux de culture vont rouvrir le propos est un peu provocateur, mais aujourd'hui - au mieux l'art m'indiffère, au pire m'emmerde. Pas les chefs-d'oeuvre, Ousmane Sow, Tintin, Lascaux, Géricault... les travaux passionnants de jeunes gens ou les écrits de quelques visionnaires, mais la réalité de l'art, le marché, la vie d'artiste, la mascarade. Après avoir cherché à en vivre, j'ai renoncé à sa fonction sociale et alimentaire. Je m'exerce (est-ce de l'art !?) lors d'une pratique quotidienne à la couleur, au trait, au texte. Internet comme galerie et rien d'autre - anonyme et bénévole, sans incarnation. Tout acteur de l'histoire de l'art a cru accomplir une révolution artistique décisive... Après lui rien ne serait comme avant. On allait voir ce qu'on allait voir!!! Où sont-ils les vieux maîtres en lavallière, les officiels ou refusés du salon, impressionnistes, pointillistes, fauves, cubistes, futuristes, expressionnistes, dadaïstes, conceptualistes, artistes-pop, minimalistes, installateurs...? Où sont Dali, Monet, Kandinsky, Duchamp, Picasso, Haring, Warhol, Beuys...? Oui je sais, au cimetière, mais leurs oeuvres !? Dans les réserves ou sur les murs des musées, tous semblables à Londres, Paris, Abu Dhabi, Bilbao, New-York, chez des milliardaires, à Sotheby's, dans les coffres-forts. Ont-ils rendu la vie plus belle? Rien de très flagrant. Quelquefois révolutionnaires qui voulaient changer le monde, au moins celui de l'art, ils ont contribué à son absurdie. Ont-ils été conscients de cette compromission avec l'argent, la mode, le snobisme, le pouvoir, la politique, la spéculation ? Non coupable ! hurle Van-Gogh sacrifié de la société. A l'occasion, allez rendre l'hommage lige à nos barons d'Empire du luxe, ces bons marquis de Vuitton et Pinault dans leur vaisseau de verre et d'acier ou bâtiment classique fraichement bétonné. Ils vous diront ce qui est beau ou intéressant (Attention en art contemporain, cela demande un petit apprentissage...) Mais eux savent et connaissent le prix des choses. Et puis comme dit mon beau frère qui est un connaisseur: "Le contemporain, ce n'est peut-être pas beau, mais ça défiscalise".