mardi 6 avril 2021

SERGE & LA NOUVELLE VAGUE


Dans son premier long métrage en 1958  "Le  beau Serge", Claude Chabrol pose l'une des premières pierres de ce que l'on appellera la Nouvelle Vague. Déjà théorisée dans les Cahiers du Cinéma par Truffaut, Bazin, Godard, Eustache, Rivette, Rohmer, Audiberti... celle-ci y rejette  l'académisme des films d'après guerre, le vieux système hiérarchisé de production, les scénarios convenus, les recettes du cinéma de papa (Claude Autant-Lara, René Clair, Bresson...). Ces jeunes réalisateurs préconisent les techniques nouvelles, les décors naturels (ici en Creuse), la lumière naturelle, les personnages ordinaires parlant d'eux-mêmes et de leur époque, un jeu moins théâtral. Le mouvement durera jusqu'à la fin des années 60 et fera éclore une myriade de jeunes acteurs et actrices, Belmondo,  Audran, Seberg, Karina, Ogier, Deneuve, Aimé, Léaud, Riva, Brialy/Laffont/Blain (le trio du beau Serge)... On reprochera à  ces belles et jeunes gueules d'être la caution esthétique des Trente Glorieuses, du gaullisme et de son renouveau affiché ainsi que leur narcissisme. Peu importe, ces jeunes gens aujourd'hui morts ou cacochymes laissent dans le sable une trace, que des vagues nouvelles effacent à leur tour, mais qui marque le cinéma de son empreinte.