
Dans la comptine, les
mâtines sonnent. On vouvoie le moine endormi.
Sous la voute, déjà les
coups de maillet résonnent. La tenue a commencé
sans toi.
- Es tu excusé ?
Comment !? Tu es mort !
Diable... Mais comment donc ? La maladie....
Tu étais discret sur ce
point. Tu es mort sur la pointe des pieds, mon frère.
As tu eu peur ? Sans doute
! Qui n'a pas peur du noir ?
Et là bas comment est-ce
donc ?
Tu me fais signe que tu ne
peux pas parler. On vous impose la discrétion.
- …...!!!
- N'insistons pas. Le mystère
demeure. Apprenti for ever...
Dis-moi, puisque vous
bénéficiez d'un autre regard: quelle allure a
le temple vu d'en haut -
d'en bas. Il progresse ? Ta pierre, a t-elle trouvée
sa place ?
Cela doit être pénible
de ne pouvoir bouger, coincé par d'autres pierres ?
Tu manques de recul !? Evidemment, le mortier est frais, il faut prendre
ses marques. C'est
étonnant la Franc-Maçonnerie. On connait peu ses frères
en définitive. Un visage,
un nom, une attitude, quelques prises de parole,
un bon coup de fourchette,
des travaux en commun et puis ppffffff!!!
une place se libère sur
les colonnes.
Tu dis que votre élévation
s'est bien déroulée; une cérémonie à la fois classe
et sobre. Du sens ! Du
mystère !
Tu avais des jumeaux,
triplés, quintuplés... innombrables ! évidemment, on se
croit unique et l'on est
multiple.
J'aurais tant de choses à
te demander encore ; la mixité est-elle de mise?
Les agapes sont elles
joyeuses ? As tu rencontré ton âme avant
le voyage ? Mais... la
tenue se poursuit mon frère. L'ordre du jour est
chargé. Tu
as le salut fraternel de tous les autres frères, du véné,
des officiers et des
petits nouveaux. Bien sûr, tu es parmi nous.
Mais tiens! Je remarque
quelque chose en levant les yeux...
Une impression sans doute
!? Un détail... Il me semble bien qu'il y a
une nouvelle étoile sur le
plafond du temple...
Dors en paix,
frère Jacques.