mardi 7 septembre 2021

LE TOUR DE BÉBEL



Belmondo a été retrouver ses parents, Gabin et ses copains du conservatoire. Nous perdons le grand frère, le copain, l'amant, le père, le bagarreur que nous aurions aimé être. Avec son physique de statue grecque, sa gueule d'amour, sa décontraction et sa gouaille, il incarne une forme de masculinité joyeuse, témoin d'une période enfuie dans une France insouciante, libre et heureuse de vivre.  Au concert des louanges nationales, j'apporte ce bémol. Belmondo tourne ses plus beaux films, jeune: Le Doulos, Week-end à Zuydcotte,  la Ciociara, La Sirène du Mississipi, Cartouche, Un singe en hiver, Pierrot le Fou, A bout de souffle, Léon Morin prêtre, l'Homme de Rio, Borsalino... puis invente Bébel le cascadeur/Tac-Tac Badaboum qui me semble plus caricatural. Le théâtre qui l'avait boudé le rattrape avec bonheur, puis Lelouch le césarise enfin, les 278 rappels de la dernière représentation, l'AVC, le fauteuil... Bébel a eu mille vies et réalisé le vieux mythe de la Tour:  parler à chacun dans un langage simple, universel, populaire. Belmondo est mort et "... c'est vraiment dégueulasse ! "  

- ... mais, il l'emporte sans un pli, sans une tache.

-Quoi?

-Son panache !