vendredi 16 octobre 2020

JE CROIS LE VENT LES A ÔTÉS

  


"Que sont mes amis devenus, que j'avais de si près tenus et tant aimés... "Bien sûr vous avez reconnu les vers de Rutebeuf mis en musique par Léo Ferré en 1955 puis repris par une cohorte d'interprètes (Joan Baez, Ogeret, Léotard, Vaucaire, Auffray, Mouskouri...). Venus du moyen âge, ces vers en langue d'oil, la langue des trouvères, nous parlent du temps qui efface tout, des amis disparus, des amours mortes, de la difficulté de vivre. On ne sait rien du poète champenois au pseudonyme Rudeboeuf/boeuf vigoureux, à part qu'il était jongleur, sans doute clerc puisque connaissant le latin, et qu'il a vécu à Paris entre deux dates approximatives 1230 -1285. Certes la vie devait être rude sous le bonroisainloui, mais rien ne change vraiment sous le beau ciel de France. Entre fin de mois - fin du monde et Covid, masque au museau, sur la ligne B du RER, entre froid au cul quand bise vente, entre croisades modernes et vendeurs de crack, écrivez... avant que le vent sur le pas de la porte ne vous emporte. Pas si facile... Vos mots seront peut-être attrapés au vol par un poète dans quelques siècles pour faire partie du répertoire. Rien n'est moins sûr. La seule certitude ici, est que le génie est de toute éternité et que le français est une langue magnifique.