Dans les années 70 nos professeurs
étaient très politisés. Le lycée où j'ai usé mes fonds de
culotte n'échappait pas à la règle. A droite : un prof
d'histoire à bandes molletières . A gauche , un communiste, une
maoïste , ce qui -au bac- me valu un 18 en maths et un 8 en philo ;
les examinateurs n'étant pas tous admirateurs du grand timonier. Au
centre, un prof de sciences naturelles obsédé notoire, dont nous
n'avons pas perçu la tendance politique . Et puis il y avait la
prof d'espagnol, au poing dressé. Elle nous abreuvait en son sein
généreux des 33 tours de Quilapayun, de la lucha del pueblo unido
qui ne serait jamais vencido ou de Manuel que nacio en Espana ( J.M
Serrat). De ces chanteurs engagés c'est Paco qui m'est resté
le plus dans le cœur -Paco Ibanez- Les soirs de révolte et
d'anarchie je me prends à gueuler « como tu » «
erase un vez » « me llamaran » « palabras
para Julià ». Tout est bon dans cet album de 69 en Olympia :
les grands textes des grands poètes, la guitare, et la voix rauque
de gitan. Vamos ! Pour ne pas parler des artistes que lorsqu'ils
meurent , et maudire encore et encore les exploiteurs, les
corrompus, les mous, les tièdes, les assis : Galopons - Galopons, jusqu'à les
enfouir dans la mer. Merci à mes profs. Merci de ne pas avoir été
franquistes...