dimanche 19 janvier 2014

MA COPINE HABITE EN FACE D'UN CIMETIERE

Ici pas de barres d'immeubles, de rubans gris de voies urbaines ou de néons clignotants en arrière plan. Pas de sirènes et de klaxons en fond sonore, mais du silence, des tombes, des croix, des ifs , des cyprès, des frontons au ras d' une barrière en béton bon marché. La même que l'on trouve au bord des stades. Ce cimetière peu épais - 60 mètres à peine - mais très allongé, nous offre sa partie ancienne et l'ostentation 1900: chapelles, grilles, croix et suaires de pierre sculptée -on reste Chrétien et Propriétaire à l'époque- à mille coudées du kitchissime mauvais goût ....


de la nôtre, où les envolées lyriques en granit brillant se fardent de colombes émaillées, et de fleurs en plastique... C'est assez calme dans l'ensemble, beaucoup plus qu'une école. Les enterrements se font dans la partie récente. Il y a peu de profanation, pas de messes noires, lié sans doute à l'absence de célébrités. Malgré les tentatives des occupants à marquer la différence le lieu est assez égalitaire et finalement romantique et reposant. Au second plan, d'autres boites, d'autres fenêtres, d'autres grilles, accueillent les vivants, qui garent d'autres boites au pied de leurs immeubles, et regardent leur avenir d'un œil tranquille . Bienveillants, les morts leur fredonnent le couplet  du petit air sans age « on t'attends » et eux reprennent avec entrain le refrain  « rien ne presse - rien ne presse... ».