Albert Jacquard est mort. On
connaissait son engagement pour le désarmement nucléaire, la
décroissance soutenable et son combat aux côtés de l'abbé Pierre
pour le droit au logement. On connaissait moins son attrait pour
l'espéranto ou sa haine de la corrida et de la compétition. Dommage. On ne verra plus son visage de
nain de Blanche neige, on n'entendra plus ses indignations. Les
justes
meurent aussi... Généticien, essayiste il nous livre son
approche humaniste et sa vision de l' avenir dans ses ouvrages. Ne
lisez pas « Le compte à rebours a-t-il commencé ? » un soir de
déprime. Apocalypse nucléaire, bluff de la force de dissuasion,
surpopulation, surconsommation, déchets, épuisement de la planète,
intégrisme économique, cynisme financier : tout y passe... Dans
un autre texte il porte un regard lucide sur son non-engagement dans
la résistance et lors de la guerre d'Algérie. « J'étais du côté
des salauds, ceux qui ont laissé faire, en attendant que les choses
s'arrangent..» - Dur métier que celui d' homme de bien - Je le laisse conclure : « Mieux vaut
une réussite solidaire qu'un exploit solitaire. »