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C’est en taillant sa Pierre brute que le
franc-maçon peut accéder à la phase de purification, l’Œuvre au
rouge, ou Grand Œuvre. Le rouge, couleur de la Pierre philosophale,
incarne la phase ultime de la conduite du Feu, il ouvre la voie vers
l’Or spirituel, c’est-à-dire la pleine réception de la pleine
Lumière ; c’est la transformation de la Pierre brute en
Pierre cubique à pointe, symbole de la Pierre philosophale. Marcel
Proust écrivait : « Le seul véritable voyage, ce ne serait
pas d’aller vers de nouveaux paysages, mais d’avoir d’autres
yeux. » La vocation profonde de l’initiation maçonnique est
d’apprendre à voir « autrement », de donner « d’autres
yeux », de permettre un autre regard sur l’univers des êtres et
des choses. Il est certain que le franc-maçon ne peut devenir
lui-même que s’il veut avec force se dépasser dans une recherche,
une action ou une œuvre qui sont à la fois la condition et la
raison d’être de ce dépassement. Chaque franc-maçon est en route pour
sa quête initiatique. L’initié essaie toute sa vie de se
dépasser, sur le plan de l’application des grands principes
moraux. Il est initié, parce que chaque jour il tente
un nouveau commencement. Chaque matin, il se remet en chemin.
Aujourd’hui, il se doit d’être plus avancé qu’hier, et demain
il lui faudra être plus valable qu’aujourd’hui. L’initiation
en franc-maçonnerie n’est pas l’aboutissement d’une réflexion,
mais un nouveau départ vers Soi. Elle permet à toute femme, à tout
homme de découvrir en eux ce qui est Sagesse, Force et Beauté, de
mettre au jour ce qui, en eux, est amour et vérité, car en goûtant
au calice d’amertume, le récipiendaire a bu, comme le dit Oswald
Wirth, « l’Eau de la vie ». La franc-maçonnerie ne s’apprend
pas dans les livres, et il ne suffit pas d’être initié pour être
franc-maçon. Il faut vivre la franc-maçonnerie et la vivre sous la
voûte étoilée. Le franc-maçon laisse ses métaux vils à la porte
du temple et ses gants ont la couleur de l’Œuvre au blanc, il ne
sait ni lire ni écrire et ponctue les mots avec
trois points disposés en triangle. Ces trois points sont, en
alchimie, un des symboles de l’Huile... L’Huile : symbole de
lumière et de pureté. L’huile rouge est celle qu’on appelle la
Pierre des sages, c’est-à-dire la Pierre philosophale. C’est en
descendant au plus profond de lui-même que le franc-maçon peut
trouver cette base solide qui lui permet de se réaliser pleinement.
La Pierre brute est sa materia prima. Il faut la tailler pour
parvenir à obtenir la Pierre philosophale : la Pierre des Sages. Là
est la quête du franc-maçon, la recherche de la Pierre
philosophale, cette pierre capable de changer un métal vil en Or,
base du Grand Œuvre, symbole de la régénération de l’homme et
de l’humanité. S’il trouve cette pierre, il atteindra la Force
de toute force, la Beauté et la Sagesse. Il ne trouvera pas la
Lumière, mais il peut découvrir le germe de la Lumière, il ne
trouvera pas la richesse, mais l’Or qui est en lui. La quête de
la Pierre philosophale est le moyen de transformer le Plomb d’une
existence ordinaire en Or d’une vie merveilleusement
extraordinaire. Si le chemin de l’Art Royal, qu’est la
franc-maçonnerie, a un point de départ, il n’a pas d’arrivée,
il est sans fin, sans limites, et si l’initié progresse sur ce
chemin il atteindra, peut-être, le centre de son labyrinthe
intérieur. La clé de voûte de son être où sont inscrites en
lettres majuscules les lettres V.I.T.R.I.O.L.
Cet athanor où il peut réaliser le Sel alchimique, sa Pierre
philosophale, la quintessence de son être.
L’Allégorie alchimique dans la loge symbolique du R.E.A.A.
Viviane Starck. Editions de la Hutte.
L’Allégorie alchimique dans la loge symbolique du R.E.A.A.
Viviane Starck. Editions de la Hutte.