Avant le grand départ, il faut se préparer. Les premières ballades de printemps tiennent lieu de tests. On se voyait déjà arpentant les cimes élancées d'un pas alerte et l'on souffle lamentablement dans un bois en pente. Argggh ! On prend l'eau à la première pluie. Flic-Flac ! On s'embourbe dans la gadoue d'un chemin spongieux. Sproutch ! Notre ardeur de sherpa du dimanche s'altère face au poids du sac. Ouf ! Le premier bivouac casse notre vieux squelette. Crac !... Bien sûr, ces questions de matériel: tarp ou tente, pantalon de pluie, réchaud, choix du duvet, prévention des tiques paraissent dérisoires face aux affres du peuple ukrainien. Mais, après tout, les "résistants facebookiens" n'arrêtent pas non plus les colonnes de chars russes. Il faut partir. Avec qui, où, quand, combien de temps...? On verra bien. L'aventure est au bout du pré. Cette nuit là, ma frontale dans la nuit éclaire le monde. Le chant de la saucisse sur un brasero made by me, entonne sur un air de prothèses un chant de liberté. Mars n'est pas que le dieu de la guerre.