vendredi 6 août 2021

BRASSENS

 

 

 


Brassens a bercé mon adolescence, comme Barbara, Brel ou plus tard Ferré. Tous ont incarné la rébellion du jeune garçon que j'étais, puis du jeune homme. Lui, moquait les bourgeois, les flics, les juges, les curés, l'ordre établi... chantait les arbres, les belles passantes, l'anarchie joyeuse, le vieux Paris, les copains. Je connaissais tout son répertoire.  J'aimais les mots surprenants et subversifs du moustachu, l'apparente simplicité de ses ritournelles. L'époque en quête de commémoration va sonner le clairon (le 22 octobre prochain le sétois aurait eu 100 ans). Il reste au fond de mon cœur, mais je ne l'écoute plus... Aujourd'hui, tout le monde fredonne "Non, ce n'était pas le radeau..." y compris les notaires, les rappeurs aux chaînes d'or. Que chanterait Georges aujourd'hui?  Les chênes brulent partout, Margot ne se risque plus à dégrafer son corsage devant les gars du village, on meurt pour des idées ou plutôt on assassine pour des idées, les cognes bossent au LBD, les gorilles sont en voie de disparition, les "chanteurs voyous" de vingt ans ont l'œil sur leur carrière, le mètre carré est au prix fort dans le XIVème... Fin d'une époque. Jeanne a rejoint sa cane,  Fallet a rejoint Lapointe. Manquerait plus que le Panthéon pour le vieil anar !