Genêt: Plante épineuse des Cévennes et des régions arides, qui déchire le vent, aux fleurs jaunes, aux gousses remplies de graines.
Genet: Enfant abandonné, fils de l'assistance devenu voleur puis écrivain. Homosexuel par évidence, amoureux de l'enfermement. Epris de l'ennemi. Evangéliste du mâle, du mal, de l'abject, du blasphème, du désir interdit, du scandale. Défenseur de l'humilié, de l'opprimé, du réprouvé. Roi des "tantes" et des bagnards. Alligator souriant aux feuilles noires. Un vieux numéro des années 80 du Magazine Littéraire me rappelle combien j'ai écouté le Condamné à mort mis en musique par Hélène Martin et chanté par Ogeret. Genet, fils putatif de Rimbaud -comme lui partout clandestin, en colère contre les institutions, les censures, l'église, la mère et la patrie ... a t-il trouvé la rédemption dans les mots? Ces deux-là, volcans fous de beauté, de révolte et de chaos absolu, convoquant dans une apocalypse personnelle et historique, désir et jouissance, pulsion de vie et pulsion de mort nous susurrent : "Créer c'est toujours parler de l'enfance."