samedi 26 octobre 2019

LE CALUMET DE LA PAIX


Tout est noir... les danseurs, les survets à capuche, les murs, le sol, la lumière, la chorégraphie violente et saccadée, véritable simulacre de combat. Une fois la black et inquiétante "battle" acceptée, concentrez vous sur l'essentiel - C'est magnifique. Le thème entêtant de Jean-Philippe Rameau, la tension des corps, la prise de vue, l'invention, la gestuelle et les mimiques des filles et garçons pulsent cinq minutes d'énergie pure. Vues par Clément Cogitore en 2017, chorégraphiées par Bintou Mendele, Grichka et Brahim Rachiki, investies par des danseurs de Trunk  genre né dans les ghettos de Los Angeles, qui sous des apparences guerrières prône la non-violence, ces Indes Galantes sont sauvages. (La version longue de l'Opéra est-elle aussi réussie? Pas sûr...) Une confirmation: l'art est la rencontre de tous les hommes et de toutes les époques, la danse l'expression salvatrice des corps et des passions. Une question me taraude. Pourquoi dans notre société plurielle, aussi peu de députés ou de frères de couleurs dans l'hémicycle ou sur les colonnes ? Le communautarisme sévirait-il partout ?