Comme une maison, le corps accumule. Ici au grenier, là sur la bedaine. Une barde de lard s'est installée à la taille, sur le cou, dans les joues... Bascule et miroir en témoignent. Silhouette épaissie, articulations douloureuses, souffle court. Le temps où l'on grimpait la corde à la force des bras est loin... Ce mauvais suif a donné quelques coups de canif au contrat passé avec son corps il y a 40 ans. Le moment où il faudra le rendre se rapproche. J'aimerai m'en séparer dans un état au plus proche de celui d'origine, comme mes idées ou mes rêves de gamin. Le moins dénaturé possible. Question d'honnêteté.