Exercice délicat que la critique de film. Le démontage en règle ou le dithyrambe n'apportent pas un regard mais posent un jugement. Bref ! Un nouveau genre cinématographique est en train de naitre - Le film de moine : après "l'Ile" - "Des Hommes et des Dieux" voici "Les Innocentes". Une dizaine de sœurs polonaises violées par des soldats russes au cœur de leur monastère accouchent en 1945 dans la honte, la solitude et la peur de l'excommunication. La bonne idée de la réalisatrice Anne Fontaine est de nous avoir épargné la violence initiale. L'enfantement -même forcé reste ici mystère , redevient miracle pour ces femmes sans corps offertes à Dieu. Les hommes n'ont pas le beau rôle. Ils font la guerre, boivent, commettent des saloperies.... au mieux sont ils médecin et désabusé dans un dispensaire. Les femmes -elles, sont formidables. Ah! Lou de Laâge en infirmière communiste ! C'est le hic de ce "beau cinéma" au message un peu convenu, écrit par Bossuet et filmé par Philippe de Champaigne. On se prend à rêver d'une attaque de chars avec Brad Pitt dans la tourelle... Mais ne boudons pas notre plaisir : ce film lève le voile (j'ai osé!) sur des faits réels, dépeint l'âme de ces nonnes désemparées, tourmentées, maternantes - et le fait avec subtilité dans un contexte qui a dû sérieusement en manquer.
samedi 10 juin 2017
LES INNOCENTES
Exercice délicat que la critique de film. Le démontage en règle ou le dithyrambe n'apportent pas un regard mais posent un jugement. Bref ! Un nouveau genre cinématographique est en train de naitre - Le film de moine : après "l'Ile" - "Des Hommes et des Dieux" voici "Les Innocentes". Une dizaine de sœurs polonaises violées par des soldats russes au cœur de leur monastère accouchent en 1945 dans la honte, la solitude et la peur de l'excommunication. La bonne idée de la réalisatrice Anne Fontaine est de nous avoir épargné la violence initiale. L'enfantement -même forcé reste ici mystère , redevient miracle pour ces femmes sans corps offertes à Dieu. Les hommes n'ont pas le beau rôle. Ils font la guerre, boivent, commettent des saloperies.... au mieux sont ils médecin et désabusé dans un dispensaire. Les femmes -elles, sont formidables. Ah! Lou de Laâge en infirmière communiste ! C'est le hic de ce "beau cinéma" au message un peu convenu, écrit par Bossuet et filmé par Philippe de Champaigne. On se prend à rêver d'une attaque de chars avec Brad Pitt dans la tourelle... Mais ne boudons pas notre plaisir : ce film lève le voile (j'ai osé!) sur des faits réels, dépeint l'âme de ces nonnes désemparées, tourmentées, maternantes - et le fait avec subtilité dans un contexte qui a dû sérieusement en manquer.