Dans les
années 70 Moustaki chantait « Il y avait un jardin qu'on
appelait la terre …» Prophétique, le barbu nonchalant constatait
déjà les dégâts, rêvait d'un Eden disparu et ce qu'il aurait pu être. Dire que rien ne s'est arrangé
depuis est un euphémisme... En ces jours parisiens de Cop21 , où
les grands de ce monde se chamaillent pour une virgule, un iota au
bas d'un traité qui leur laissera les mains libres , je veux crier
ma honte - honte - de laisser à mes enfants cette terre poubelle, de
léguer à mes petits enfants des mers desséchées, des océans
privés de vie, des terres craquelées , jonchées de villes
tentaculaires, des guerres à venir, de l'eau rare, un monde
instable, l'épée de Damoclès nucléaire suspendue à leurs têtes, des espèces disparues, des déchets
jusqu'à la gueule... tant de laideur, d'injustice, tant d'incertitude. Elle est
abyssale - cette honte - d'avoir laissé faire les idéologues, les
spéculateurs, les savants fous, les industrieux, les corrompus, les politiques à la
petite semaine sans vision d'avenir, de m'être laissé piéger au
jeu de la consommation, d'avoir fermé les yeux pour un bonheur qui n'était que confort. Nous voilà devant
l'abime. Prométhée a volé le feu aux Dieux. Les Dieux se vengent.
Ce rouge au front ne changera rien à l'affaire, repentir tardif à l'endroit de ceux qui suivront. Une question me taraude : " Pouvait-il en être autrement ? L'Homme malgré son génie, pouvait-il envisager une autre issue ? " A bien regarder la complexité du "sujet", son histoire, ses
angoisses , son indifférence, ses appétits, son besoin de surpasser
l'autre, et sa folle prolifération… - je n'en suis pas sûr ! -
Mots et dessins sont dérisoires, mais comme le colibri de la
fable essayant d'éteindre l'incendie avec ses trois gouttes d'eau,
et toute honte bue - je fais ma part -
Et maintenant une page de pub...
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