mercredi 18 novembre 2015

AU PIED DE L'ARBRE




Un corps, un arbre, un individu , une société - cela vit - cela meurt - cela tombe malade. On lui découvre une tumeur, une branche pourrie, une infection, un terrorisme. On s'affole, on soigne, on coupe, on détruit le membre infecté, le bois rongé pour que la gangrène , le champignon, les métastases n'envahissent la partie saine. La mort ne pointera pas forcément son nez, mais le temps du traitement, de l'amputation, de la guerre, interrogeons nous sur la lésion, l' anomalie... Interrogeons nous sur la sève qui irrigue le vieil arbre, sur la vigueur de ses bourgeons, leur chance d'éclore, sur l'individu transformé en bête fauve , et la folle barbarie de la branche malade -ou pourquoi- griffés dans l' écorce les serments enlacés des amoureux de notre enfance ont laissé place aux coups de canif de haine ? A ne prendre que des poses avantageuses, ou guerrières, ignorant l'histoire, la frustration, le sentiment d' exclusion, les cellules cancéreuses risquent fort de proliférer. Qu'avons nous raté dans l'exigence et la transmission d'un idéal ? Quel modèle proposons nous, quelle image donnons nous à voir, de nous mêmes, de nos institutions , de nos valeurs qu'une certaine jeunesse lui préfère le fric, la délinquance, le fanatisme ?