Nos
villages regorgent de petits musées nostalgiques. Dans le Couserans
celui du colporteur nous ouvre grand ses comptoirs de bois, ses
tiroirs, ses étagères chargées d'outils, de chapelets, de
lunettes, de draps, de chaînes de montre, de ventouses... Les
colporteurs du milieu du XIXe venaient s'y approvisionner, et leurs
caisses en bandoulière remplies d'images pieuses, de bijoux, de
boutons et de rubans, partaient à pied, en train les vendre dans les
vallées ou plus loin. Le magasin contenait tout ce dont on avait
besoin dans les campagnes, après le second Empire. Il nous renvoie à
notre débauche d'objets futiles, à la mémoire, au temps, au voyage
et même à la parité puisque les femmes partaient aussi. Nos
souvenirs, nos expériences sont rangés dans notre tête comme ces
objets dans la boutique et attendent l'échange. Mettons nous en
chemin, devenons les colporteurs de nos vies. La poésie nous
tiendra compagnie. Partageons.... Dans ma boite en bois, ou sont bien
rangés mes mains, mes deux yeux , mes carnets, mes feuilles et stylos -
je suis - j'essaie – j'essaierai d'être le colporteur de nos
rêves.