Cher
maître qui êtes au Père Lachaise .
Vous
avez brocardé la société, les petites gens, les grands, les
bourgeois, les politiques corrompus, les juges, le roi, l'empereur,
la bêtise, l'éternelle bêtise. Vous avez croqué les
irréconciliables, ceux qui meurent de faim et ceux qui affament, «
ceux qu'on foule aux pieds » et les ventripotents. La République a
les seins nus à l' époque et l'on meurt pour elle sur les
barricades. Vous l'aimez. La vieillesse vous apporte le pire pour un
peintre : la cécité. L'épreuve d'artiste en quelque sorte... La
bourgeoisie qui ne vous a pas pardonné votre trait en noir et blanc pourtant si coloré, le vitriol et la modernité de vos dessins
légendés, qui ne vous a pas « honoré » comme peintre et sculpteur - aujourd'hui vous collectionne - normal, vous êtes mort... Saluez
Baudelaire qui a cerné votre génie, Corot et Daubigny à côté
de qui vous dormez , donnez nous la liberté et la certitude de votre
ligne - l''insolence sans le fiel - la grâce
et nous vous la rendrons, trait pour trait.