Moustache carrée contre moustache carrée. En 38, 39 et 40 Chaplin écrit, tourne et sort son premier film parlant: "Le Dictateur "... A l'orée d'une guerre mondiale où les puissances craignent, admirent ou sont dans l'expectative face à un caporal autrichien monté en grade, l'ex gosse des rues de Londres choisit la satire. Dans le ghetto juif voué à l'extermination, le petit barbier amnésique est confronté à sa ressemblance avec le dictateur de Tomainia: Adenoid Hynkel. (Ah! la scène du globe...) Celle ci le voue aux brimades de miliciens et le conduit à remplacer au bras levé son sosie dans un meeting politique. C'est la scène finale, l'une des plus puissantes que le cinéma ait produit. Six minutes d'humanité, d'universalisme et de mise en lumière de ce qui nous rapproche au delà des frontières, des cultures et des couleurs de peau. Même Saint Luc est convié... Plusieurs morales possibles à cette fable. 1/ Les artistes ont toujours le dernier mot. 2/ Le rire est une arme redoutable, plus forte que la haine. 3/ Ce n'est pas la moustache qui fait l'homme, mais l'homme qui fait la moustache. De ces presque jumeaux nés à quatre jours d'intervalle - Adolf l'avait oublié, Charlie le lui a rappelé...
"Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n'est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs...."