mardi 14 juillet 2020

LES CONFINS DU MONDE


Indochine 1945. Un militaire s'extirpe d'une fosse de cadavres, tel un fantôme. Fantôme de lui même, perdu  sous la pluie, dans la jungle, sur un banc au cantonnement, devant les corps mutilés,  dans les boites de nuit ou lors des contacts virils.  Partagé entre vengeance, refus de l'autorité militaire, quête des assassins de son frère et passion amoureuse pour une jeune prostituée indochinoise, le visage en lame de couteau et les yeux bleus de Gaspard Ulliel sondent l'absurde barbarie de la guerre, le doute qui s'insinue que  seules apaisent les volutes d'opium.
Le réalisateur Guillaume Nicloux prétend qu'il ne filme qu'avec un scénario ténu se laissant mener au fil des jours par les aléas du tournage et du montage, s'en remettant à l'arbitraire. Ainsi selon lui, lors de la scène de la cage,  les trois Viet-Minh étaient réellement arrosés d'essence, face au militaire fumant sa cigarette. L'art on le sait est un mensonge.