dimanche 30 juin 2019

THE MAN IN THE MOON


Une des caractéristiques du genre humain n'est-elle pas de pervertir toute idée généreuse, utopie, projet fou ? Le 21 juillet 1969 l'humanité assistait "rassemblée" à l'un de ses plus vieux rêves, pixelisé en noir et blanc - un homme foulait le sol lunaire, y prononçait des mots bien préparés et y plantait un drapeau, étoilé comme un ciel de gloire. En Occident les trente glorieuses et en Orient la guerre du Vietnam battaient leur plein, le pétrole coulait à flot, les frigos se remplissaient... On croyait au progrès... réveil amer -cinquante ans plus tard, l'espace est  devenu une poubelle, un enjeu pour puissances et multi-nationales, un terrain de jeu pour milliardaires et militaires, une concession minière. Certains y voient une potentielle issue après la dégradation de la planète mère. Ne rêvons pas : les pauvres bougres ne feront pas partie des élus  dans le vaisseau. En cette période caniculaire prophétique je reste accroché à l'idée d'un paradis volé sur terre par quelques uns et m'en remet pour la fiction aux vieux maîtres du genre: Savinien de Cyrano de Bergerac, Jules Vernes, Méliès, Hergé, Marvel... Les nouveaux : Kubrick, Spielberg, Herbert, Bilal, Merle, Schuiten, Damasio, Moebius... n'auront été que les chroniqueurs d'un avenir noir. Restent la symbolique de l'astre, alchimique, féminine et les images dans le temple. Arriveront-elles à apaiser celles à venir plus belliqueuses de Mars que notre soif de conquête et de vide sidéral pourrait courroucer ? Rien n'est moins sûr. Quand on plonge dans ses rêves on n'en ramène pas que des trésors.