Oui Les Nadar. Car si la mémoire a retenu Félix, Adrien son demi-frère, Paul son fils et Ernestine sa femme ont aussi contribué à l' éclat du pseudonyme. Sous la Monarchie de Juillet puis le Second Empire, en réaction au pouvoir bourgeois la bohème politique, littéraire, artistique parisienne exprime ses attentes, sa fantaisie dans les cafés, les journaux satiriques, les fêtes incessantes ou l'amour libre, l'alcool et les idées nouvelles circulent. Ils rêvent d'un autre monde, de République et de gloire. Félix Tournachon/ Tournadar/ Nadar en est, comme Beaudelaire, Banville, Nerval, Gavarni, Daumier... La société est friande de science et de nouvelles technologies. Lithographie, photographie, aérostat prennent leur envol... Les ateliers photographiques fleurissent. Le tout Paris vient s'y faire tirer le portrait dans des décors de théâtre. Félix crée le sien au 35 boulevard des capucines. Touche à tout génial, écrivain, caricaturiste, aéronaute, il s'y fait un nom grâce à cet art balbutiant, son réseau et son sens des affaires. Le nom ? Revers de la médaille de cette boulimique énergie. Toute leur vie les protagonistes en réclamèrent l'exclusivité, Félix bien sûr, mais aussi Adrien peintre rêveur et créatif, puis Paul seul photographe de métier et vrai professionnel. L'ego, le désir de réussite, ou la peur de disparaitre les firent se déchirer et s'éloigner. Révélateur ce besoin d'être au centre de l'image, comme s'il n'y avait pas assez de place pour plusieurs ombres sur un tirage.
-Ne bougez plus vous êtes dans la boite...