dimanche 12 août 2018

LES MANUSCRITS DE LA PLANCHE MORTE


L'âme humaine est impénétrable. Vers 1880 Joachim Martin, menuisier de son état griffonne fiévreusement au crayon ses états d'âme au dos du parquet qu'il pointe - face cachée - sur les solives du château de Picomtal dans les Hautes Alpes. Il sait que son oeuvre ne sera découverte que longtemps après sa mort. 120 ans plus tard la réfection du parquet met au jour cette chronique villageoise. On y découvre que le peuple de la troisième République a la cuisse plus légère que le clergé ne l'entend. Que ses clercs eux mêmes prennent des libertés avec la morale chrétienne qu'ils préconisent. Le curé  un cochon est friand de galipettes et d'anecdotes truculentes à confesse. Infanticides, pédophilie, moeurs sexuelles, politique, républicanisme, colonialisme, analyse sociale, expériences de sa propre vie... C'est la pensée d'un homme simple qui se dévoile, désireux de laisser une trace sans révéler les secrets des vivants. On sait que derrière chaque homme extraordinaire sommeille un être banal. On constate ici qu'à l'intérieur de chaque être ordinaire s'agite une créature complexe.